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EAN : 9782290377208
288 pages
J'ai lu (27/03/2024)
4.14/5   42 notes
Résumé :
Quand Malek part à Lille pour rendre visite à Ali, son cousin récemment arrivé d’Algérie, il fait la rencontre d’Atiq, un jeune Afghan en exil. Ce dernier est à la recherche de son frère jumeau Wassim, qu’il veut empêcher de faire justice lui-même contre les Américains, contre le Destin.

Cette rencontre précipite pour Malek l’envie d’aller voir le monde de ses propres yeux, de ne plus se fier aux discours rapportés. En route vers le monde arabe, à Tar... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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L'épopée d'un jeune garçon un peu perdu, un peu rêveur, dont le périple, s'il répond à quelques-unes de ses questions en fait surgir d'autres en beaucoup plus grand nombre !

Malek se cherche. Parti à la rencontre de son cousin à Lille, il y rencontre Atiq, un jeune afghan, en fuite, qui, en lui faisant part de sa propre quête, conte le drame que vit l'Afghanistan depuis des années. le lecteur, au même titre que Malek découvre au delà des faits d'armes rapportés par la presse, les dessous d'une guerre dont les enjeux économiques dépassent l'entendement. Un peuple bafoué, partagé et manipulé par les grandes puissances pour des raisons peu humanitaires.

Malek poursuit son périple en Espagne, où il se lie à une jeune anglaise dont les confidences offrent de curieuses similitudes avec l'histoire d'Atiq ….


Le début du roman, avec les propos d'Atiq, est lent à démarrer. On n'y voit pas de projet de narration et si le discours géopolitique sur l'Afghanistan est intéressant, le souffle romanesque est peu présent. Il suffira de passer une frontière et que Malek se retour en Espagne pour le récit démarre, cette fois avec un rythme effréné, nous proposant de nombreuses étapes qui à chaque fois nourriront les réflexions de notre voyageur amoureux.

C'est à Londres que les questions seront résolues….


Le récit est passionnant pour ce qu'il montre des dessous géopolitiques, même si l'on est pas naïf et ignorant de l'actualité, on reste quand même médusé par l'ampleur de la cupidité et de la soif de pouvoir des grands de ce monde.

Malek entreprend un voyage mouvementé, qui est une quête de l'identité et une réflexion personnelle indispensable.

304 pages Emmanuelle Collas 7 janvier 2022
Sélection POL 2022
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"Qu'est-ce que j'irais faire au paradis ?", premier roman de Walid Hajar Rachedi, est de ces livres qui laissent derrière eux une trace indélébile, un parfum de perfection, une envie, un besoin de relecture. Et ce n'est pas une pauvre chronique qui pourra en dire toute la puissance, la maturité, la beauté.

Difficile, en effet, en quelques mots, quelques phrases, de tout raconter de mon ressenti tant mes émotions ont été diverses et surtout fortes. J'ai été emportée de bout en bout par l'histoire de Malek Bensayah, dix-sept ans, d'origine algérienne, kabyle plus précisément, ancré dans sa foi, qui vit à Stains, dans la cité des Peupliers. Malek, "Un gamin basané qui se demande s'il est à sa place, qui négocie sans cesse entre ce qu'il pense et ce qu'il est censé faire, ce qu'on lui a dit de faire et ce qu'il voudrait…" Sa rencontre avec Atiq, un jeune Afghan en exil à la recherche de son frère jumeau parti pour se venger des Américains, lui donne des envies d'ailleurs. Lui aussi est en quête de quelque chose, quelque chose d'indéfini. Il veut se trouver, trouver sa voie, sa vie. Il rêve... Ce voyage initiatique, sur les routes, est tout autant intérieur. Sur son chemin il rencontre Katleen, jeune anglaise dont il tombe amoureux. Elle aussi est en quête…de son père, un humanitaire disparu après son retour d'une mission en Afghanistan.

Difficile, en quelques mots, quelques phrases de dire l'analyse géopolitique d'une grande finesse, l'histoire de l'Afghanistan, pays volé de son destin qui reste le symbole des affrontements entre Orient et Occident. Difficile de tout noter des réflexions philosophiques "…croire à ce qu'on ne peut pas voir, tu appelles ça la foi, j'appelle ça l'amour.", des références littéraires, musicales. Difficile de parler en détail de chaque pays traversé et si bien décrit. Car en plus du reste, des idées abordées, des personnages fouillés et attachants, l'écriture est très belle et d'une grande variété. Poétique lorsqu'il s'agit de paysages, elle se fait travaillée, détaillée, précise pour aborder les sujets sérieux, les idées. Parfois encore, l'oralité prend le relais lorsque Malek s'exprime ou l'expression se teinte d'humour "Un salon qui ressemblait à tous les salons de darons rebeus, avec son canapé Conforama, ses vieilles photos de famille et son panorama de la Mecque dans un cadre bordé de coquillages." Car de l'humour, il y en a dans ce récit qui équilibre avec bonheur la brutalité des destins des uns et des autres.

En quelques mots, "Qu'est-ce que j'irais faire au paradis" est à mes yeux, un récit d'une richesse inouïe, doté d'un souffle romanesque puissant et d'une fin particulièrement magistrale.

Lien : https://memo-emoi.fr
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C'est en voyage à Malaga, que je me suis imprégnée de cette histoire, non loin de quelques points de chute de Malek. Les pieds dans l'eau, sous le soleil éreintant, les mots de Walid Hajar Rachedi racontant les destins de Malek, un jeune français d'origine algérienne en quête de lui-même, de sa propre identité, d'Atiq, un afghan en quête de revanche, ou encore de Kathleen, une jeune anglaise, en quête de son père, m'ont touchée.
Une inégalité dans la narration ne m'a pas permis d'aller au coup de coeur. On s'y perd un peu parfois. Pourtant, ces périples, ces destins croisés me hantent encore, quelques jours après avoir refermé ce livre. Comme un appel à le rouvrir, à m'y replonger. La fin magistrale doit y être pour quelque chose.
Le destin tragique de l'Afghanistan inonde ces pages, et n'a pas été sans me rappeler l'analyse géopolitique de Barack Obama sur les conflits en Afghanistan dans "Une terre promise".

« Toutes les histoires ont déjà été racontées. Il n'y a que la voix de celui qui raconte qui change. »

Un roman d'apprentissage aux histoires qui s'entremêlent et qui interroge sur l'identité, l'exil, le métissage, la foi, les dérives de l'islam, l'engagement humanitaire, l'espoir de la jeunesse, l'amour.

Merci à lecteurs.com, aux éditions Emmanuelle Collas, à Walid Hajar Rachedi, à Geneviève Munier pour cet intense moment de lecture.
#prixorangedulivre2022

« Aussi, mais j'allais dire : toutes les histoires n'ont de valeur que pour ce qu'elles peuvent éveiller chez le prochain lecteur. C'est toujours la même histoire qu'on raconte, c'est toujours une nouvelle histoire qu'on entend. »
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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En 2002, Malek, jeune musulman d'origine algérienne kabyle, vivant en banlieue parisienne, rencontre Atik, jeune réfugié afghan qui recherche son frère jumeau qui aurait l'intention de se venger des Américains pour ce qu'ils font à son pays. Un peu paumé, il décide d'aller en Algérie, qu'il fantasme, par un périple qui le mène en Andalousie où l'influence arabo-musulmane fut très prégnante, Tanger, Casablanca, Oran, le Caire. Au moment d'embarquer pour Tanger, il rencontre Kathleen qui voudrait rejoindre Tanger où elle aurait dû se rendre avec son père, disparu après son retour d'une mission au sein d'une ONG en Afghanistan. Il en tombe amoureux et la retrouve à Londres à son retour.
L'arrière-plan géopolitique donne toute sa force et sa profondeur au roman; l'auteur le situe en 2002 après les années de plomb en Algérie dans les années 90, les attentats du World Trade Center, la guerre contre les Talibans et l'installation des Américains en Afghanistan. Comment un destin individuel trouve-t-il ou non sa place au sein d'un destin collectif? Chacun des 3 personnages essaye de donner un sens à sa vie bouleversée par ces évènements et chacun cherche une réponse à cette question existentielle à travers un voyage initiatique, une recherche : recherche du père disparu à son retour d'Afghanistan pour Kathleen, recherche de ses origines pour Malek, recherche du frère, parti pour se venger de la présence américaine dans son pays, pour Atik.
Le roman soulève des questions importantes comme, entre autres, le rôle des ONG, parfois controversé, car soupçonnées de n'être pas indépendantes et d'être les chevaux de Troie des gouvernements de leur pays, dont elles reçoivent des subsides, afin de permettre l'action d'entreprises privées, en particulier, dans le domaine des ventes d'armes et de la sécurité. Les ONG font également face à un dilemme : aider indirectement un gouvernement qu'elles ne cautionnent pas, comme les Talibans en Afghanistan, ou laisser la population manquer de tout.
Le roman est tout en tension car le/la lecteur/trice se demande où vont aboutir les recherches des trois personnages; l'auteur sème des indices qui créent des ponts entre tous les personnages jusqu'au final à couper le souffle.
Un premier roman impressionnant de maîtrise, que ce soit dans la narration, le style, l'arrière-plan; un auteur à suivre, à n'en pas douter.
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Malek a 17 ans lorsqu'il entend l'histoire d'Atiq, un jeune Afghan en exil à Lille. Il a quitté son pays, sa mère, ses racines, pour retrouver son frère en fuite pour se venger. Malek, du haut de sa banlieue parisienne, de son lycée privé, de son Algérie de coeur, fait de cette quête la sienne…

Le premier roman de Walid Hajar Rachedi est impressionnant de maîtrise. On y suit le parcours, le voyage, le périple d'un jeune garçon un peu rêveur qui cherche un sens à l'avenir…

A travers le regard de Malek, ses rencontres, ses rêves et ses amours, c'est l'histoire d'un monde en proie à la violence, à la vengeance, aux châtiments et aux représailles qui s'ouvre à nous.

Malek pense se rendre sur les traces de sa famille, renouer avec ses racines, se souvenir avec nostalgie de son Algérie natale. Les pays qu'il va traverser vont lui ouvrir les yeux sur sa place dans ce monde. Il a un rôle à jouer, et c'est à Londres qu'il trouvera finalement toutes les réponses à ses questions.

Qu'est-ce que j'irais faire au paradis est un roman puissant sur cet Autre qui nous construit. C'est l'histoire universelle de la quête de soi…
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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Je n'ai jamais compris à quoi pourraient servir Thalès, Pythagore et leurs foutus théorèmes, mais j'entends le mot « contraposée » qui résonne dans ma tête. Un raisonnement par l'absurde qui dit que, si je ne fais pas partie de cet ensemble, c'est que je dois faire partie de l'autre.
Contraposé. Posé contre, vraiment tout contre.
Au milieu de cette place, à Oran, j'ai leur visage, un million de fois leur visage, mais je ne partage rien de leurs desseins, de leurs destins. Dans ma vie, j'ai eu des galères. Ceux qui ont mon âge ont connu la guerre civile. De celles qui ébranlent jusqu'à l'âme, tachent de noir votre enfance, confisquent votre adolescence. La paix reste une idée fragile, une réalité plus fragile encore. En témoignent ces barbelés qui éclipsent les petites merveilles d'architecture mauresque, ces regards inquisiteurs quand je m'exprime dans un arabe hésitant, ces malheurs qu'on veut me raconter. J'écoute, gêné. Je ne sais pas quoi dire. J'ai tout à coup envie de leur parler d'ailleurs.
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Mais comment notre pays peut-il être uni ou oeuvrer à un avenir meilleur pour les générations futures s’il est le jouet de puissances pour lesquelles nos vies n’ont aucune valeur, dépossédé de son destin, ébranlé jusque dans son âme ?
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Incipit :
Gamin, j’avais côtoyé Ali pendant ces quelques étés algériens. Loin de ma cité des peupliers. Loin des Stains.
1991, le dernier été avant la décennie noire. J’avais sept ans, lui quinze.
Dans mon souvenir, on aurait dit un adulte avec une espièglerie d’enfant. Là-bas, l’adolescence n’existait pas vraiment. Il y avait une route qui séparait la vie en deux. Devant la maison, un terrain de jeu, le chahut et les fous rires ravageurs. En face, un minuscule café devant lequel se tenaient des hommes. Du jour au lendemain, on basculait de l’autre côté comme si, pendant la nuit, quelqu’un était venu vous souffler à l’oreille le rôle que vous deviez désormais tenir. Très vite, au bout des doigts, s’imprimaient les mêmes taches jaunes des clopes trop goudronnées. Sur les tables bancales mordant sur la route s’éternisaient les mêmes kawas serrés. A chaque nouvelle gorgée, les yeux se plissaient davantage, les pupilles devenaient mornes comme abreuvées d’un élixir de lucidité.
Mais Ali était différent. Il avait traversé la route, tiré sur ses premières cigarettes, trempé ses lèvres dans le liquide noir mais, dans ses yeux à lui, subsistait quelque chose de brillant.
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Au lycée, j’avais bien réussi à transformer ma quarantaine au CDI en un incroyable voyage immobile. Intrigué par les yeux des lecteurs qui s’illuminaient, leurs mains fébriles sur les pages des livres, j’ai voulu me faire ma propre idée. Malgré les présentoirs ostentatoires et les bandeaux rouges arrogants, j’ai fini par en feuilleter quelques-uns. Surpris de la surprise de ceux qui me voyaient lire, j’ai eu la sensation de goûter à l’eau d’une fontaine à laquelle je n’étais pas censé m’abreuver. Comme une transgression. Au fil des semaines, la curiosité a viré à la boulimie, je dévorais tout ce qui me tombait sous la main. Je suis parti aussi loin que pouvait me porter mon imagination. J’ai vécu mille vies, visité mille lieux. Le plus troublant était que je ne reconnaissais pas des endroits censés m’être familiers.
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J'ai moins peur de nos ennemis que de l'influence de nos mauvais amis. [...] Au siège de votre organisation, on doit considérer qu'après tout, la situation actuelle est un moindre mal. Quitte à faire quelques entorses à ses principes pour que l'ONG puisse continuer ses activités, il est plus simple de négocier avec les militaires américains qu'avec les talibans. [...] C'est sous l'influence de ces "mauvais amis" que nous, Afghans, n'avons eu pratiquement aucun mot à dire sur les décisions qui ont affecté notre pays, notre peuple depuis plus de vingt ans : avons-nous demandé aux Russes d'envahir notre pays ? Avons-nous demandé aux Américains de financer et d'armer les plus extrémistes des moudjahidines ? Avons-nous demandé aux services secrets pakistanais et saoudiens, à la CIA de soutenir l'émergence des talibans ? Avons-nous demandé que notre pays devienne le terrain d'entraînement des combattants d'Al-Qaida ? Monsieur Jeffrey, vous m'avez dit, une fois, que vous rêviez d'unité et d'un avenir meilleur pour l'Afghanistan et pour ses enfants. C'est un rêve que je partage du plus profond de mon âme. Mais comment notre pays peut-il être uni ou œuvrer à un avenir meilleur pour les générations futures s'il est le jouet de puissances pour lesquelles nos vies n'ont aucune valeur, dépossédé de son destin, ébranlé jusque dans son âme ?
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Vidéo de Walid Hajar Rachedi
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