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Citation de Cielvariable


« Qu’est-ce que c’était, Grafton ? lui cria Henders.
– Le Diable en personne, mon capitaine ! »
Henders dévisagea son second, qui n’était pas homme à céder à la superstition.
Eaton hocha la tête d’un air sombre. « C’est bien ce que j’ai vu, mon capitaine. »
Le cri qui fusait de la paroi rocheuse parut se démultiplier, tandis que d’autres rugissements, tout aussi abominables, le rejoignaient en un chœur débridé.
« Et vous, révérend, qu’en dites-vous ?
– Quittons cet endroit au plus vite, capitaine. Il m’apparaît à présent que nul n’était censé découvrir cette île. Voilà pourquoi le Tout-Puissant l’a placée si loin de tout ! »
Le capitaine Henders jeta un coup d’œil préoccupé au révérend et leva le bras. « Barre à tribord, nous repartons. Cap à l’est ! » enjoignit-il au pilote avant d’ajouter, pour ses officiers supérieurs : « Pas un mot de tout cela à quiconque, messieurs. Nous nous bornerons à enregistrer les coordonnées de cette île, sans faire mention de ce dont nous avons été témoins. Dieu nous garde de donner à quiconque la moindre raison d’y revenir ! »
Là-bas, dans la brèche, le concert de hurlements battait son plein.
« Bien, mon capitaine », répondirent les officiers.
Comme les hommes de la chaloupe remontaient à bord, le capitaine demanda au quartier-maître :
« Qu’est-il advenu de Frears, maître Grafton ?
– Dévoré, mon capitaine. Par des monstres. »
Henders pâlit sous le hâle de son teint. « Une dernière chose, lieutenant… Avant de repartir, faites donc tirer une bordée de semonce dans cette crevasse, en guise d’adieu !
– À vos ordres, mon capitaine. »
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