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Citation de Charybde2


Quand j’écris sur le Troisième Reich, ou maintenant, quand j’écris sur moi, est-ce vraiment la vérité que je veux ? Qu’est-ce que je veux, exactement ? découvrir qui je suis ? À quoi bon ? Je veux me sentir un peu moins mal à l’aise. Nous traînons nos actions derrière nous comme une kyrielle de monstres. Je suis le Reich, le troisième fils, les ruines. Ce genre de chose – de confession – cette histoire de père-pardonne-moi – ce n’est pas mon truc. Mes pensées s’envolent telles a flèche de Zénon, immobiles en plein vol. Non, pas ma tonalité. Mon ton habituel est académique. Je me déplace toujours avec prudence. Et j’ai été loué pour le poids, la substance de ma pensée. Mais ce n’est pas ainsi que j’ai envie de m’exprimer maintenant, et je m’aperçois (je l’ai compris en écrivant) que mon sujet est bien trop sérieux pour l’enseignement, pour l’histoire, et que je dois trouver une autre forme avant de libérer ce qui en moi est captif. Rendez-vous compte : l’histoire n’est pas assez sérieuse, la causalité trop comique, la chronologie insuffisamment précise. C’est la mesure de mon style. Ça l’est assurément. Moi qui conçois de telles phrases. Même dans mon esprit. Et c’est dans cet état d’esprit que j’ai accompli mon célèbre travail – oui, en l’ouvrant en grand au monde. Le professeur Kohler a donné à l’esprit allemand un lieu public dans la nature. Les hommes peuvent l’arpenter désormais comme quelqu’un qui attend un bus, et donner à manger aux oiseaux. Mais cela, bien sûr, le vieux Bjornson ne l’a pas dit ; c’est ce que je dis, moi.
Si je pouvais simplement me sentir un peu moins mal à l’aise. Ça serait bien.
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