"Asylum" (1972), avec Peter Cushing et Britt Ekland - Trailer
Au cours de ce travail, j’ai distingué deux sortes de pensée ou d’activité mentale : j’ai désigné l’une comme étant verticale, existentielle, supra-rationnelle, par opposition à l’autre appelée horizontale, essentielle, conceptuelle.
Cette dernière procède par images successives (une image est remplacée par une autre dans l’imagination).
Elle est donc quidditative et s’attache à ce qu’est une chose plutôt qu’au fait qu’elle est.
Dans cette forme de pensée, l’esprit a conscience du temps et de l’espace.
À cette forme de pensée appartient la logique, le discours rationnel ; il s’agit du processus conceptuel opérant dans la vie quotidienne de tout un chacun.
L’auteur du Nuage lui-même se sert de cette façon de penser lorsqu’il fait l’exposé logique de sa mystique.
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Ce qu’il y a de véritablement commun au Zen et à la mystique du Nuage et du Livre de la direction intime, est l’abandon de la pensée discursive et de son mode quidditatif, ou portant sur l’essence, en faveur du silence du repos ontologique.
De fait, non seulement le Zen, mais aussi d’autres sortes de mystiques orientales, voire même le yoga, parlent de la sérénité d’états de calme mental, lorsque l’esprit, vidé des concepts, se trouve dans une paix sereine, enveloppé d’un « sommeil mystique » semblable à celui qui est décrit dans le Livre de la direction intime.
Tout ceci indique une ressemblance dans le processus psychologique : le même dispositif de « pensée verticale » semble opérer.
(page 259)
En Orient, cela va presque sans dire, cette pensée verticale a été exercée par des milliers de contemplatifs qui se sont consacrés à la recherche de la vérité dans le silence existentiel, depuis l’époque où Sakyamuni trouva l’éveil sous le ficus religion à Bodh Gaya au Ve siècle avant notre ère.
En plus de la pratique mystique, l’Orient a manifesté un intérêt considérable à l’égard du fonctionnement des strates les plus profondes de l’esprit, auxquelles la psychologie occidentale des profondeurs a récemment consacré une très grande force d’attention.
C’est pourquoi des psychologues comme Jung ont eu le sentiment d’avoir beaucoup à apprendre des religions orientales.
(page 331)
L’analyse de la doctrine de l’auteur montre que le don de la grâce porte la nature humaine à sa perfection en faisant participer l’homme à a vie divine et en faisant de lui le temple de l’Esprit Saint.
Ainsi l’homme parvient à posséder, par grâce, la vie qui est celle de Dieu par nature.
Cette vie arrive jusqu’à l’homme au travers du Christ, qui est la Seconde Personne de la Sainte Trinité.
E devenant homme, le Verbe a fait entrer l’espèce humaine dans la vie trinitaire de Dieu.
Il est lui-même non seulement un membre de la famille trinitaire, mais il partage ce divin privilège avec tous les croyants.
(page 296)
Ce que je suis et ma manière d’être, selon la nature et selon la grâce, je le tiens de toi Seigneur, et cela est toi.
(page 284)
La grâce ne détruit pas mais perfectionne.
Elle se mêle à la nature pour former un tout harmonieux.
(page 284)
C’est en cela que réside toute la différence qu’il y a entre la véritable contemplation et la détente narcissique à l’intérieur de son propre moi.
La vraie contemplation aboutit à une plus grande liberté d’action et rend en effet l’action plus spontanée, plus aimante et plus efficace.
Le retrait narcissique s’achève dans la confusion, la paresse, l’égocentrisme, la susceptibilité et autres conséquences morbides du même genre.
On reconnaît l’arbre à ses fruits… (Thomas Merton)
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Les auteurs japonais ont l’habitude de distinguer le Zen du Bouddhisme Zen.
Ce dernier est une religion comprenant un corps de doctrines, une philosophie de la vie et des maximes pour sa mise en pratique.
D’un autre côté, le Zen se contente « d’être ».
Le cœur du Zen est l’éveil, ou satori, dont nul ne saurait parler, à moins d’en avoir soi-même l ‘expérience, et même dans ce cas, on ne saurait en dire beaucoup.
(page 41)
D’après la philosophie du Zen, nous sommes beaucoup trop asservis à la façon conventionnelle de penser, qui est dualiste d’un bout à l’autre.
Aucune « interpénétration » n’est permise, aucune fusion d’opposés n’intervient dans notre logique de tous les jours. (...) Mais le Zen bouleverse ce plan de pensée et lui en substitue un nouveau où n'existent ni logique ni disposition dualiste des idées.
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" Prends garde, je t’en prie, à ne pas te fourvoyer ici, car plus on approche de la vérité, plus il faut se garder de l’erreur " (Nuage, ch. 34, p. 140).
C'est précisément au moment où l'on se rapproche le plus de la vérité qu'il importe de remarquer qu'il y a l'épaisseur d'un fil d'épée entre les sommets de la sagesse et les abîmes de la sottise.
(page 28)