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Citation de coco4649


Harangue du policier de banlieue pendant sa ronde du matin



Extrait 2

Mon maître et chef, si petit que je sois
devant le pupitre de ta puissance
je porte la main à ma casquette :
bonjour. Je fais à présent
ma ronde du matin, la ronde
des chats ; en passant devant les haies de jasmin,
devant les autos solitaires en stationnement,
plongé dans mes pensées, je compte
les flaques de lait sur l’asphalte,
j’ai encor le fracas des bidons dans la tête,
je le connais par cœur, et le barbotement
du lait, et son bruit sourd, quand il se cabre
contre la voûte du bidon,
je vois le veilleur de nuit éteindre
les lampes du chantier, je flaire
le mendiant, qui, raide maintenant,
sur le banc du parc se redresse,
bâille, se gratte l’oreille et
de nouveau s’assoupit, muet,vb
un torse d’or. Tout cela
est en moi, me resterait, même
si j’étais aveugle et sourd,
comme un sel qui retombe en putréfaction.
Sans bruit, cela coule à travers
mes veines, réfléchi
par l’expérience du sang,
à qui si peu de gens se fient.
Bien qu’il en soit ainsi
et que l’on puise être content
- car la mort attend
une vie entière,
souvent même il faut la prier –
je prends la liberté
d’oublier mon moi
er d’être seulement un souffle
sur la harpe de la peur :



/ Traduit de l’allemand par Raoul Bécousse
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