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Editions Noah, 1986 (01/12/1986)
3.5/5   1 notes
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Quand le faucon
planta sa griffe dans la chair
de la colombe,
un plume tomba
sur la bouche du monde.
Elle resta suspendue, immobile,
aux lèvres desséchées
et attendit le souffle.
Il ne vint pas ;
ce fut le vent du soir
qui l’emporta.


//Traduit de l’allemand par Raoul Bécousse
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Harangue du policier de banlieue pendant sa ronde du matin



Extrait 4

Que ne bâille point la vengeance ;
qu’elle soit exigeante.
Que ceux qui lui échappent
demeurent affligés
de rêves terrifiants.
Mais ceux qui parlent fort
et qui sont là pleins d’assurance,
qu’ils marchent en souliers de mousse
et fassent lever des colombes
aux bord des champs de tir,
laissés à l’abandon,
qu’ils taillent donc les haies,
apprennent à savoir
contrôler les filets
pour la pêche. Qu’un homme
soit de nouveau un homme.
Que du blé soit du blé,
si on le destine à
Irkoutsk ou Haïfa.
Car la voix de la mort
est suffisamment triste ;
peu nous chaut le discours
de l’orateur funèbre,
nous trouverons tout seuls
le royaume de l’oubli.
Les diffuseurs de tracts
peuvent dormir leur soûl,
ils épargneront
beaucoup de travail
aux balayeurs.
Qu’on renonce aussi
à la salve
du peloton d’exécution.
Les meneurs peuvent employer
leurs colleurs d’affiches
à cirer les chaussures
et bêcher les parterres.
Que les maîtres eux-mêmes
rentrent à la maison,
mais nous laissent aller
au parc, au cinéma
et dans notre jardin.
Leur sourire au vinaigre
a déjà empoisonné trop
de jours. Il faut aussi
une bonne foi commencer la guérison,
dessécher la ciguë
dans le jardin des ministères,
élever un enfant
qui pour jouer
n’ait pas besoin de règlement.
Regarde les oiseaux ;
ils font leur nid dans les canons
jetés à la ferraille
et chantent au printemps.
Que désirons-nous donc ?
Dire bonjour,
regarder par-dessus
la clôture, échanger
contre une peau de chèvre
quelques pommes ; qui donc
pense alors au couteau ?
Mais ils ont usurpé
les fonctions des anges
et singent le destin.



/ Traduit de l’allemand par Raoul Bécousse
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Harangue du policier de banlieue pendant sa ronde du matin



Extrait 2

Mon maître et chef, si petit que je sois
devant le pupitre de ta puissance
je porte la main à ma casquette :
bonjour. Je fais à présent
ma ronde du matin, la ronde
des chats ; en passant devant les haies de jasmin,
devant les autos solitaires en stationnement,
plongé dans mes pensées, je compte
les flaques de lait sur l’asphalte,
j’ai encor le fracas des bidons dans la tête,
je le connais par cœur, et le barbotement
du lait, et son bruit sourd, quand il se cabre
contre la voûte du bidon,
je vois le veilleur de nuit éteindre
les lampes du chantier, je flaire
le mendiant, qui, raide maintenant,
sur le banc du parc se redresse,
bâille, se gratte l’oreille et
de nouveau s’assoupit, muet,vb
un torse d’or. Tout cela
est en moi, me resterait, même
si j’étais aveugle et sourd,
comme un sel qui retombe en putréfaction.
Sans bruit, cela coule à travers
mes veines, réfléchi
par l’expérience du sang,
à qui si peu de gens se fient.
Bien qu’il en soit ainsi
et que l’on puise être content
- car la mort attend
une vie entière,
souvent même il faut la prier –
je prends la liberté
d’oublier mon moi
er d’être seulement un souffle
sur la harpe de la peur :



/ Traduit de l’allemand par Raoul Bécousse
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Nouveaux poèmes 1965 – 1979 (I)
Pour Marina



I
INTERRÈGNE

C’était le temps
où l’amour me fuyait encore,
ce n’est pas dans le rouge rouillé des coqs
qu’il me sautait à la nuque
et chantait : « Décide-toi ! »
et criait « Meurs ! » et « Vis ! »

Il n’y avait alors que la cabane
du pêcheur, pleine d’écailles, et du mucus
d’anguille sur la fenêtre.

Il n’y avait alors que le balancier décroissant
de la lune, qui a tué
l’engoulevent ; et autour de mes tempes
orageuses, la couronne en cristal de grillon,
en crin de cheval, en pavot.

Il n’y avait alors que la crécelle de la caille
dans la campagne et le gosier palpitant
de midi.

Il n’y avait alors au ciel que le couteau
qui séparait le soir du jour ;



et d’un œil sans éclat, simple curiosité,
je reconnaissais sous le ventre du trayeur,
dont elle subissait la poussée, la servante
qui, de grand matin, remplissait
les auges des porcs en train de chanter
avec des pommes de terre écrasées,
de la rinçure et du gruau.


/Traduit de l’allemand par Raoul Bécousse
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Harangue du policier de banlieue pendant sa ronde du matin



Extrait 3

À ce matin donne ton existence.
Fais souffler ton haleine
au-dessus des toits,
pour que tes enfants ne s’essoufflent pas.
Les poumons du soleil emplis-les
de lumière, fais-le nous éclairer,
apaiser l’abcès d’ombre
de notre peur. Lève la main ;
doucement comme le tilleul fleurit,
fais-la descendre sur les nuages
du monde. Ils peuvent comme givre
épouvanter les herbes,
ne plus se consumer autour
du fichu de la vendeuse de journaux.
Que lèvent
les semences du labeur,
que mûrisse l’espoir des abeilles
avec le pollen du vent,
avec la douceur du trèfle.
Mais la hâte,
cette meurtrière,
qui imagina la torture,
la capsule d’acide prussique,
elle doit s’engourdir
dans la glace du bac à essai,
s’assoupir dans la vapeur
des laboratoires et s’émousser
dans la poussière des casernes.



/ Traduit de l’allemand par Raoul Bécousse
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