...Toi qui as cru faire ton devoir, mais qui ne l'as pas compris... toi qui t'es borné à étudier des bilans ou des cours de bourse. Cela était ta tâche journalière, mais tu en avais une autre, celle de penser, de réfléchir, de trouver des solutions. Prévoir, organiser, diriger pour le bonheur du peuple et non pour amasser, voilà le devoir des élites. L'Eternel vous a donné des inventeurs afin que cesse l'anxiété de ses enfants, afin que cesse la peur du lendemain, afin que vous puissiez vivre heureux parmi les fruits de cette terre.
Il vous a fait entrer dans la vallée de Chanaan où sont les fruits magnifiques que la nature prodigue vous donne sans mal et tous ces dons, vous les lui jetez à la face comme un blasphème.
Ce n'est pas l'Eternel qu'en vos synagogues, qu'en vos temples, églises ou mosquées vous adorez, mais l'idole que Moïse détruisit au Mont Sinaï... vous ne lui avez pas élevé d'autel, mais elle demeure en votre coeur ; là est la faute, la malédiction de ces temps.
Les sociétés s'écroulent quand leurs élites ne remplissent plus leurs devoirs, et c'est la faillite créatrice des révolutions par lesquelles le divin vomit les tièdes.
Oh ce chômage qui enserre notre société comme un serpent dont les anneaux vont sans cesse se resserrant afin de l'étouffer... la misère dans l'abondance, la faim à côté des blés détruits, à côté de viande utilisée comme engrais... quelle ironie et que penseront de nous nos petits enfants !
L'homme a t-il donc forgé son propre malheur en inventant la machine... Le monde est-il donc condamné à remonter sans cesse son rocher au sommet de la montagne, obligé de produire pour détruire.
Qu'ont donc fait les fils de Prométhée... Le chômage est-il l'aigle dévorant son foie et sans cesse renaissant ?...
Ce dieu contemplera t-il éternellement les fléaux qui s'abattent sur cette humanité ?
La morale est-elle en retard sur le progrès ?