AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Mekina


Sankolo sentit sur son visage la caresse humide du Yamé. Battement de son cœur harcelé comme une boussole affolée. Des gémissements fusèrent de la camionnette. Ils s’embrassaient. Brusquement Sankolo voulut courir se jeter sur la femme. Mais une douleur hébétée le rivait à sa place. Il vit Madoubo renifler, étriller, happer d’une lèvre gourmande et nerveuse, triturer, fouiller du bout de sa langue, du bout de ses doigts, les seins de Sonia. Elle se tenait dans une étrange immobilité. Allongée. La tête droite. Les sourcils légèrement froncés et plongés dans le même engourdissement. Elle caressait l’homme. Sankolo voulut avancer un bras hésitant. Son bras, ses doigts, refusèrent d’obéir. Brutalement, il se déplaça de côté, de manière à suivre dans le rétroviseur l’enlacement du couple. Il tira sur la corde de son touba, et immédiatement fut dévêtu. Il s’étendit sur son boubou, et, les yeux exorbités de désir et d’angoisse, devant les splendeurs de la chair de Sonia, empoigna ses propres seins, ses lèvres, se renversa sur son propre corps, yeux rivés sur l’accouplement. Un rire de gorge, chaud et sensuel, qui l’enivrait, faisait haleter ses flancs nerveusement empêtrés dans le boubou de coton, qu’il déchira. Soudain, il eut un ricanement, et, crachant dans sa paume droite puis se saisissant de sa verge pointée vers le couple :

« Jamais je n’ai connu ça ! Je ferai souffrir mon ventre, je veux aimer à plein. Dis, ma verge, as-tu vu les deux tourterelles blanches dans ce pigeonnier ? Tiens, entre dedans, vois miroiter contre toi ce petit trésor boisé en haut de la frise de ces jambes blanches. Viens, happe de tes bonnes lèvres gourmandes l’arc tendu de leur bosquet blond parfumé et touffu, où tu dors, mon trésor. Encore ! haletait-il se cabrant dans les airs. Oh ! encore, je t’en supplie, embrasse là ! Bécote, lèche, foudre qui foudroie mes entrailles et révèle l’auréole de mon ventre. Tiens mes doudounes, tu les aimes, mon petit mongoli. Continue… là… oui, là, goûte à sa chair réelle, fais-moi vomir les délices de son orgasme. Ça te plaît, dis. Tu veux bien, n’est-ce pas ? »

Et il ronronnait sous ses propres caresses, se lovant en tous sens, frottant ses jambes l’une contre l’autre – et toute sa chair vibrait comme la corde d’une harpe adroitement pincée, joliment caressée. Il n’était que plaisir lancinant, laissait courir, gambader ses doigts sur le petit lutin bandeur et querelleur de sa verge, accueillant sur ses doigts une rosée chaude et abondante qui le fit râler et gémir de plaisir, en un superbe tohu-bohu de toute sa jouissance. Puis il lécha de sa langue râpeuse sa main, enduisant ensuite son corps de salive, regardant dans le rétroviseur les lèvres sanglantes de la vulve. Il se mit doucement à sangloter…

Il sentit derrière lui une présence. Il se retourna : Awa, sa fiancée, l’observait.
Commenter  J’apprécie          62





Ont apprécié cette citation (6)voir plus




{* *}