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Au lendemain de la session d'urgence, je retrouve Snoussi (ambassadeur du Maroc à l'ONU) auquel j'exprime mon affectueuse admiration pour sa magistrale prestation au contenu si audacieux dans ce qu'elle avait de distinct et d'original.
- "Sa Majesté Hassan II tient toujours à ce que, même dans l’adversité, la courtoisie et le respect prédominent, me répond Snoussi. Ensuite, ajoute-t-il, lorsque j'ai consulté Sa Majesté en vue de la session d'urgence, elle m'a solennellement signifié : Snoussi, n'oublie jamais que les Israéliens sont nos cousins."
Insatisfait de la résolution adoptée au Conseil de sécurité, pourtant critique de manière unilatérale d'Israël, l'observateur permanent de la Palestine, par le truchement du groupe arabe convoque une session urgente de l'Assemblée générale.
Celle-ci se compose de tous les membres des Nations unies et constitue une inépuisable source de soutien à la cause palestinienne. La supériorité numérique des membres arabo-islamiques, premier cercle de soutien inconditionnel, se double d'un deuxième à peine plus nuancé, celui des non-alignés, qui compte plus d'une centaine d’États membres.
Sur les questions liées au conflit moyen-oriental le stupéfiant alignement des non-alignés en faveur des positions arabo-palestiniennes est d'un tel aplomb qu'aucun drame israélien, si poignant soit-il, n'arrive à l'altérer.
Même quand un attentat suicide palestinien entraine la mort de civils Israéliens, y compris pendant l’exercice d'une session extraordinaire.
Ainsi l'Assemblée générale se présente-t-elle comme comme une arène de prédilection pour les Palestiniens ; ils en sortent toujours triomphants. Quel que soit le vote, les scrutins créditent la partie palestinienne d'une majorité sans appel.
Seule consolation pour Israël, les résolutions de l'Assemblée générale sont des "recommandations" qui ont assurément un effet politique déclaratif important, mais guère d'effet coercitifs.
Cinq jours plus tard, le 19 mars, alors que le Conseil de sécurité reprend son débat sur la situation israélo-palestinienne [...]. Je dénonce la critique feutrée des membres du Conseil face à la pratique suicidaire du terrorisme palestinien.
Je rappelle que l'occupation israélienne n'est pas tombée du ciel comme la foudre, mais qu'elle est la conséquence directe de la tentative concertée (et fort heureusement avortée) de pays arabes d'éradiquer Israël.
J'insiste tout de même sur le fait, que l'occupation, dans le cas égyptien et jordanien, a trouvé sa résolution dans la paix, suggérant, que la même logique était valide avec les Palestiniens.
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La fermeté de la riposte militaire de Sharon aux attentats suicides sanglants des Palestiniens qui fauchent des Israéliens par douzaines, multiplie le nombre des victimes palestiniennes. Équation macabre, avec son arithmétique morbide sous-jacente par où les chiffres dispensent la mort dans leur glacis funèbre à raison de la sourde moyenne de quatre Palestiniens pour un Israélien. La communauté internationale en est choquée ; elle l'est surtout du sort des Palestiniens.