Je crois que la musique est le meilleur moyen permettant d’arriver à comprendre les autres peuples précisément parce que l’on n’est pas induit en erreur par des mots ou symboles souvent trompeurs, qui ont déjà acquis tant de sens différents. J’ai vu par exemple des auditoires américains secoués d’enthousiasme au rythme des tambours indiens, ce qui a plus fait pour l’établissement de contacts entre les spectateurs que tous les mots que l’on aurait pu dire ou les livres que l’on aurait pu distribuer et dont on n’est jamais sûr qu’ils seront lus. La musique a quelque chose d’irrésistible.
(1957)
Source : Anaïs Fléchet, « Yehudi Menuhin à l’Unesco, la musique pour ambassade », Gradhiva, 31 | 2020, 74-91 | Doi : https://doi.org/10.4000/gradhiva.5007