La lune, ronde et coruscante, ressemblait à une perle de nacre, suspendue par un fil invisible sur une toile bleutée voilée du rose de l’aurore. L’or du jour gagnait les sommets des pics environnants. Un à un, les minuscules brillants, qui parsemaient la voûte céleste, perdaient de leur éclat, puis s’effaçaient. Le Roi-Soleil Deylfe ouvrait l’écrin des montagnes et en retirait de froids joyaux pour ne laisser qu’une beauté nue sous sa lumière flamboyante. Ludovegh soupira et son souffle se cristallisa dans l’air glacial. Le garçon inspira une grande goulée d’air. Il aimait l’odeur indéfinissable de la montagne, avec ses senteurs fraîches, grisantes. La fumée des braises qui terminaient de se consumer à ses pieds lui chatouilla les narines