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Critiques de Yoshikazu Yasuhiko (7)
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Arion, tome 1

Avec mon penchant pour la mythologie et les titres rétro, Arion était définitivement une lecture faite pour moi et une sortie que j’attendais avec impatience. J’y avais mis beaucoup d’attente, l’éditeur aussi je crois, quand je vois le travail éditorial qu’il y a eu derrière. Je suis donc ravie que la lecture ne m’ait pas déçue, bien au contraire !



Sorte de Rahan du manga, Arion entreprend de présenter un versant bien sombre de la mythologie grecque, à une époque, début des années 80, où au Japon on avait plutôt tendance à en faire quelque chose de rond et presque gentillet. Mais son auteur, YAS, issu de l’animation et passionné des récits de Tezuka et des shojos dramatiques des années 70, a décidé de lui donner une autre couleur, pour notre plus grand plaisir.



La première chose qui frappe, c’est la qualité graphico-narrative de ce récit. Yoshikazu Yasuhiko y a mis toute sa science de producteur de storyboard pour l’animation et ses influences tezukiennes et shojos pour accoucher d’une narration au découpage original et percutant, que bien des auteurs de seinen et shonen actuel pourraient prendre en exemple. C’est dynamique, riche et poétique à la fois, cela répond à merveille à la dimension mythologique du récit. De plus, son trait très sombre, avec des noirs très profonds et un travail au pinceau magnifique, nous immerge dans un univers tragique saisissant et happant, qu’on a peu vu ailleurs à l’époque et même encore maintenant. J’y ai vu un prototype de la dark fantasy à la japonaise.



L’histoire elle s’appuie sur un épisode de la mythologie grecque que l’auteur a revisité pour mieux accrocher le lecteur. Arion n’est donc plus un cheval mais un jeune garçon, le fils de Poséidon et Déméter même, et enlevé par Hadès, il sera façonné pour en faire l’objet de la vengeance de ce dernier face à son frère cadet : Zeus. Amatrice de mythologie, j’ai beaucoup aimé découvrir une histoire originale mais avec des personnages connus et des dynamiques connues entre eux, le tout sous le regard très japonais de l’auteur, qui teinte légèrement différemment les représentations de certains personnages. Elle est loin la figure d’un Zeus tout puissant et imposant dans ce portrait d’un être méprisable et ridicule qu’il en fait. Elle est loin la guerrière fière et farouche dans cette Athéna qui a peur de montrer son corps nu. Il est loin le terrifiant dieu de la guerre dans cet Arès un peu falot. YAS reprend ces figures mais les transforme pour le bien de son histoire.



Cette dernière est très dynamique à suivre dès le premier riche tome de cette intégrale qui en comptera 3, au lieu de 5 en japonais. Les scènes s’enchaînent. On passe des tendres moments de l’enfance à la brutalité de l’adolescence. On passe de l’amour maternel, à une guerre dans laquelle on est jeté comme instrument perturbateur. On passe de la naïveté à la confrontation pure et dure aux vicissitudes de l’âge adulte. Arion est notre porte-étendard, celui qui nous fera pénétrer cet univers et ses turpitudes, l’instrument de sa famille turbulente également. A travers lui, nous aurons drame, action, amour, vengeance et prophétie. Pour autant, ce n’est pas encore un personnage très bien défini pour le moment. Il est encore en construction et modelable grâce aux nombreuses rencontres qu’il fera et a déjà commencé à faire. Nous, nous ne nous ennuyons pas un instant, l’auteur jouant sur de multiples dynamiques narratives allant du drame, à l’épique, en passant par la tendresse et l’humour, pour nous conter ce voyage initiatique familial. Ce premier tome n’est qu’une vaste amorce et que j’ai hâte de poursuivre avec le deuxième tome arrivant déjà en septembre.



J’avais suivi cette belle aventure éditoriale sur les réseaux sociaux, auprès d’un éditeur plein d’enthousiasme. Leur enthousiasme a su me toucher dans ce superbe objet un peu hors norme. Une saga au format XL (comme l’édition colossale de L’Attaque des Titans), un papier épais de qualité rendant à merveille la belle impression profonde des noirs de YAS, de belles pages couleur aussi sur un beau papier, des bonus intéressants entre interview et petits mots sur les personnages. Vraiment, je vois aucune fausse note et je suis ravie que le titre ait été sorti par Naban, un éditeur qui soigne ses lecteurs. Après Destination Terra… quel bonheur de découvrir un autre titre patrimonial dans d’aussi bonnes conditions !



Fable mythologique à l’ancienne, Arion nous plonge dans une version sombre et tragique de la mythologie, sous le trait rétro saisissant d’un Yoshikazu Yasuhiko qui a su mettre à profit son expérience dans l’animation avec un découpage dynamique et sombrement poétique excellent ! Je me suis régalée avec cette revisite de l’univers des Dieux dans une ambiance rétro aux faux airs de Rahan, pour nous lecteurs occidentaux. Entre bel objet et belle histoire, l’éditeur fait à nouveau un sans faute ! Rendez-vous dans quelques semaines pour la suite.
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Arion, tome 3

Pour les fans de mythologie sombre à l’ancienne comme moi, l’interprétation et le voyage proposé par YAS est vraiment un pur bonheur tant il correspond aux images mentales qu’on pouvait avoir et tant pis si c’est on ne peut plus classique, la mise en scène graphique relève largement la note !



En effet, je n’ai eu que très peu de surprise dans cet ultime volume où l’auteur choisit de dévoiler les secrets de Prométhée, revenant ainsi aux racines de l’histoire et éclaircissant l’ensemble. Nous avons d’abord droit au fameux flashback, puis au non moins classique sauvetage de la belle, le tout dans une ambiance de révolution de classe contre les dieux tutélaires de l’Olympe qui ont rarement fait de bonnes choses. Et concrètement, ce n’est pas ce qui m’a le plus ébouriffée ici.



En revanche, il y a une atmosphère sourde et crasse sensationnelle, portée par un trait très crayeux, très noir, très sombre, à l’ancienne que j’ai adoré et qui m’a totalement emportée. J’ai adoré suivre les aventures des uns et des autres à travers ce ton très dramatique forcé, poussé, par le trait si particulier de YAS qui correspond très bien au style de l’histoire ici. Ce n’est que drame sur drame, combat sur combat et perte sur perte. Mais cela a un vrai cachet sous ce trait si sombre.



YAS m’a vraiment saisie par sa mise en scène à la fois rétro et très dynamique, me rappelant ainsi les dessins animés que je regardais enfant. On sent à quel point la fougue des héros les emporte et combien leur révolte a des racines profondes, cela transpire des pages. Les destinées sortent ainsi littéralement des pages et on assiste à de sacrées métamorphoses. J’ai en particulier beaucoup aimé la mise en avant des femmes dans ce récit, malmenées par les hommes, mais luttant toujours, ce qui fait que jamais on ne les voit comme des victimes faibles, ni les hommes comme des triomphateurs.



La vision de la mythologie de l’auteur fut vraiment de bout en bout l’une de celles que j’adore. C’est sombre, désespéré, cruel et déchirant, mais pour autant personne ne baisse les bras. C’est tortueux à souhait aussi et rempli de chausses trappes et autres mystères, ce qui rend le tout prenant. C’est également assez nuancé avec des méchants très méchants mais dont on comprend les raisons qui ne sont pas si dingues et résultent plutôt de leur milieu. Les gentils ne sont pas tous très gentils et Prométhée est ainsi bien sujet à caution dans ce qu’il fait à Arion ou dans la façon dont il traite finalement Déméter. J’aime cette profondeur donnée à l’oeuvre.



Avec une touche qui lui est propre, YAS nous a proposé son interprétation des guerres mythologiques entre dieux et loin des clichés habituels, il a su mettre l’humanité au centre de manière très personnelle. Le destin d’Arion fut ainsi passionnant à suivre et derrière le classicisme de celui-ci se cachent plein de nuances à lire et relire. Le tout sous un trait noir très noir quasi mystique à sa façon et surtout très vivant, que je meurs d’envie de retrouver dans sa prochaine oeuvre à arriver chez nous : Venus Wars.
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Arion, tome 2

Quel sens du mouvement et de la dramaturgie encore une fois ! Arion représente vraiment une façon de représenter la mythologie qui me parle énormément, entre théâtre, antiquité et réalisme, c’est impressionnant !



J’avais déjà été frappée dans le premier tome par la manière très théâtrale à l’ancienne de YAS (Yoshikazu Yasuhiko) de représenter cette histoire qu’il se prêtait à réinventer. C’est à nouveau le cas ici dans une composition toujours aussi sombre et noir où le mélodrame est partout et le destin bien tortueux. Vous aimez la tragédie grecque ? Vous serez servi ici par les obstacles qui se mettent sur la route du héros.



A croise que l’auteur a repris tout ce qu’il y avait de plus sombre dans la mythologie, avec ses meurtres à tout va entre membres d’une même et vaste famille. Arion ne fait qu’aller d’une guerre à l’autre, d’un combat à l’autre, d’une déception à une malédiction, et il ne semble pas se rapprocher une seule fois d’un débouché positif. C’est en même temps la force du titre. On vibre à ses côtés dans ses déboires face à ces divinités, bien plus réelles et bien moins magiques qu’on ne l’imaginait. C’est prenant de le voir échapper à l’un pour tomber dans les bras de l’autre, et d’assister par ces duels qui s’enchaînent à la mortalité de chacun. Ce n’est pas du tout la vision « magique » de la mythologie à laquelle on est habitué.



Et c’est justement cette matérialité du support premier qui me plaît tant. J’aime qu’on me propose une mythologie à ce point incarnée, avec des dieux qui payent pour leurs crimes en perdant la vie ou en étant blessé, ça change de l’impunité qu’on leur connaît. Les drames ont ainsi d’autant plus de poids et les combats d’Arion également. Mais après un début grandiloquent, il se fait presque voler la vedette dans les dernières pages par son Lion noir, qui n’est autre qu’une figure bien connue des amateurs, et qui relate son propre récit, qui est aussi celui des origines de Zeus et ses frères et soeur. Proposition d’une lecture des origines de la mythologie entre plus sombre et pathétique avec incestes, trahisons et mensonges, on continue de plonger dans une sombre démesure dramatique.



YAS est un virtuose quand il s’agit de mettre en scène ces nombreux moments batailles et déroutes qui peuplent le tome. J’ai rarement vu une telle science du mouvement, en plus avec des noirs ainsi profonds et hypnotiques qui donnent l’impression de nous avaler et d’avaler les personnages. J’adore son découpage ultra dynamique et en même temps son trait très rétro, très années 80 et même avant, avec un rythme rappelant celui du théâtre avec ses pauses et ses respirations permettant aux héros de poser en plus de souffler. Cela m’absorbe totalement et j’ai vibré d’un bout à l’autre pour les aventures tragique d’Arion.



Petite frustration cependant d’avoir passé tout un volume sur la guerre contre Athéna, la rivalité avec Apolon, le conflit avec Arès et Hadès. Le héros se fait totalement ballotter par son destin et est très peu acteur au final. C’est plus le cas pour sa compagne Lesphina, la pauvre. J’aurais aimé le même souffle, la même dynamique que dans le premier tome et non cette espèce de pause aventureuse qu’on a là, où la mise en scène l’emporte quand même sur l’histoire.



Lecture magique, Arion, un peu comme le Troie de Gemmell, me permet de revivre la mythologie différemment, avec des dieux non pas plein de pouvoirs mais plein de morgue et noirceur, qui parviennent à être punis sous les coups du juste Arion. Une proposition bien plus sombre et réelle de cet univers qui me plaît, surtout sous le trait rétro, hypnotique et absorbant de YAS. Ça change de toute cette mythologie à la sauce romantique dont on nous abreuve de trop en ce moment…
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Arion, tome 1

Quel régal, quel plaisir !



Lecture très attendue pour ma part et je n'ai pas été déçue.

La seule crainte que j'avais vraiment était au niveau du scénario, et même là c'était impeccable. Le mangaka propose une réécriture sympathique de la mythologie grecque (surtout de la famille olympienne) et un personnage secondaire aussi mystérieux que charismatique, le Lion noir.



Et alors graphiquement, c'est la fête pour yeux ! Quelle beauté, quel trait ! Alors oui, c'est marqué "vieux manga" mais les techniques utilisées font des merveilles, c'est de toute beauté.



Vivement la suite ! Le tome 2 est déjà sorti et le tome 3 est annoncé pour décembre. Bravo aux éditions Naban pour leur travail !
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Jeanne, tome 1

Un shôjo comme on s’y attend, une héroïne à la fois maladroite et touchante mais qui ne se laisse pas marcher sur les pieds pour autant. Un côté magical girl qui fonctionne [...] avec des personnages attachants. On se laisse prendre au scénario qui, bien qu’assez bateau et répétitif, reste néanmoins efficace.
Lien : http://www.bdencre.com/2014/..
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Arion

Ce premier tome est d'une richesse indéniable, ce qui est d'autant plus extraordinaire quand il sait qu'il s'agit du premier manga professionnellement publié de ce conteur hors pair.
Lien : https://www.manga-news.com/i..
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Mobile Suit Gundam - The origin, tome 14 : ..

Un bon moment de lecture pour ceux qui n’ont pas pris le vaisseau en route !
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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