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Citation de veronique55


P 294 Un matin arrêté près de la dernière ruche, Youza frissonna à cause du silence. Dans toutes les autres ruches, les abeilles s’éveillaient, bourdonnaient, s’affairaient, appelant le printemps. Dans celle-ci, rien, le silence, comme une tombe. Youza se pencha, appliqua l’oreille contre la ruche : un silence de mort. Son sang se glaça. Avait-il donc mos veillé sur cette ruche que sur les autres, n’avait-il pas fermé les portes d’envol avant les gels, n’avait-il pas tapoté la ruche au moment du grand jeûne ? Youza se pencha de nouveau, appliqua l’oreille contre l écorce de sapin couvrant le toit de la ruche, toujours un silence de mort. Il se redressa, ôta sa chapka, fit le signe de la croix et resta longtemps là, debout. Enfin il détacha l’écorce de sapin, enleva le toit. Et il vit que toutes les abeilles s’étaient agglutinées en haut de la ruche, collées en grappe sous le chapiteau et qu’elles ne bougeaient plus. Youza resta pétrifié, à côté du toit qu’il venait d’ôter, sans pouvoir réaliser que les abeilles étaient mortes, qu’il n’avait plus dans cette ruche une seule abeille vivante. Les ayons inférieurs étaient complètement rongés, il ne restait pas trace de miel, mais au fond de la ruche on voyait un bouchon de paille. Youza le toucha, une souris en fila vivement. Une souris grise, fringante, délurée, comme on en voit peu en présence de l’homme ? Et sous elle quatre souriceaux. Tous nus, le cou maigre, encore aveugle, le ventre rose. Ils ne savaient même pas encore couiner.
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