AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.31/5 (sur 8 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Yves Marchand est photographe. - Travaille en collaboration avec le photographe Romain Meffre, (1987-....)

Source : Catalogue de la BNF
Ajouter des informations
Bibliographie de Yves Marchand   (4)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (9) Ajouter une citation
La population afro-américaine de Détroit a augmenté brusquement au début des années 1920, avec l'arrivée de nouveaux migrants en quête de d'opportunités économiques. Durant cette période, presque toutes les maisons nouvellement construites comportaient une "restriction raciale" qui stipulait que la propriété ne pouvait être vendue ou louée à un non-blanc. En outre, les blancs de la ville se sont violemment opposés à l'arrivée d'Afro-Américains dans leurs quartiers. Au cours de la période qui va des années 1940 jusqu'aux années 1960, près de 200 "associations de citoyens" furent créées avec pour but principal de protéger leurs quartiers de ce qu'ils appelaient l'"invasion noire". Quand une famille noire emménageait dans un nouveau quartier, les blancs manifestaient devant leur maison, se livraient souvent à des actes de violence et de vandalisme (briser les fenêtres était le plus courant), et parvenaient généralement à les chasser. Quand ils n'y arrivaient pas, ils prenaient rapidement la fuite vers les banlieues tentaculaires désormais accessibles grâce à l'automobile. En raison des plans d'aide au logement et des politiques bancaires fédérales, la ségrégation raciale de ces zones suburbaines a été officielle jusqu'à la fin des années 1960. Le résultat fut une ville de plus en plus noire, entourée d'un anneau de communautés exclusivement blanches.

Dans les années 1950, quelqu'un compara la périphérie à un "noeud coulant blanc" qui étouffait et tuait la ville.
Commenter  J’apprécie          50
Les matières premières arrivaient par bateau et par train pour être transformées en outils et en pièces automobiles, puis en voitures. Le produit fini, Ford T, Cadillac, Chrysler ou Packard, quittait la ville empilé sur des wagons ou chargé sur des flottes de camions, et se destinait aux marchés des Etats-Unis et du monde entier.
Commenter  J’apprécie          60
Les usines désaffectées, les écoles étrangement vides, les maisons en train de pourrir et les gratte-ciel délabrés qu'Yves Marchand et Romain Meffre racontent dans les pages qui suivent sont les artefacts de l'étonnante ascension de Détroit vers le statut de capitale mondiale du capitalisme et de sa descente encore plus extraordinaire vers la ruine. Un lieu où la frontière entre le rêve américain et le cauchemar américain, entre la prospérité et la pauvreté, entre le permanent et l'éphémère est puissamment et douloureusement visible. Aucun endroit n'incarne davantage les forces créatrices et destructrices de la modernité que Détroit, passé et présent.
Commenter  J’apprécie          50
A son apogée, Détroit fut l'une des villes les plus prospères du monde, dont l'architecture témoignait de l'immense richesse. La métropole a attiré quelques uns des plus grands architectes du début du XXe siècle, parmi lesquels Whitney Warren et Charles Wetmore, Daniel Burnham, Albert Kahn et Eliel Saarinen. L'éclectisme de l'architecture était le reflet de la mode du moment. L'expression achevée de l'opulence de Détroit résidait dans son extraordinaire collection de gratte-ciel, à la fois massifs et décorés à outrance, leurs sommets couronnés de mansardes dorées et leurs halls d'entrée ornés de bronze et de marbre.
Commenter  J’apprécie          50
L'état de ruine est une situation éphémère, le fragile résultat des changements d'ère et de la chute des empires. Les ruines sont une terre fantastique où l'on ne sait plus si c'est la réalité qui glisse vers le rêve ou si c'est, au contraire, un brutal retour du rêve vers la plus violente des réalités. Elles seraient donc une démonstration naturelle et sublime de nos destinées humaines et de leurs paradoxes, une théâtralisation de nos vanités, créatrices et autodestructrices. Un instant décisif durant lequel on pourrait entrevoir soudain sa condition passée, présente et future à la fois.
Commenter  J’apprécie          50
Détroit a littéralement engendré, produit, fabriqué notre monde moderne, créant une logique qui a fini par l'annihiler, la détruire. C'est cette ascension et cette chute fulgurante que nous racontent aujourd'hui les vestiges de cette Pompéi contemporaine, avec tous les bâtiments archétypaux de la ville américaine dans un état de momification.
Commenter  J’apprécie          40
Détroit est un lieu où le durable côtoie l'évanescent, la création flirte avec la destruction, le monumental rivalise avec le jetable, où quelque part rime avec nulle part, et la puissance se mesure à l'impossibilité.
Commenter  J’apprécie          40
Lorsque les populations blanches sont parties habiter en banlieue, elles ont emporté avec elles leurs impôts et leurs ressources économiques.
Commenter  J’apprécie          40
Ces édifices sont finalement aussi fragiles et éphémères que les idées et les forces dont ils se veulent l'incarnation.
Commenter  J’apprécie          40

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Yves Marchand (15)Voir plus

Quiz Voir plus

Quand la littérature se fait opéra...

Quel compositeur a décidé d'adapter en livret d'opéra, la nouvelle intitulée "Carmen" de Prosper Mérimée ?

Wolfgang Amadeus Mozart
Jean-Sébastien Bach
Georges Bizet
Antonio Vivaldi

12 questions
138 lecteurs ont répondu
Thèmes : opéra , livret d'opéra , littérature musicaleCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}