NÉVRALGIES
Il me reste des névralgies d’une jeune belle
pareilles à de pauvres nostalgies de djebell’s
où de lents soleils mauves
rouillent et cuivrent, face et pile,
ses jambes déjà fauves.
Je tiens des névralgies de mous ciels versatiles
déversant sur sa peau moite d’inutiles averses,
que de lents remous bleus d’ étoiles traversent.. .
Là où des plages repues vacillent
sous des formes lascives
qu’essorent
des nuages aux loques phosphores.
Je tiens des symphonies de son long corps indolent
somnolant,
parfumé d’herbes et d’odeurs
plaquées sous maille et sueur,
quand la traverse feule
roulant branches et feuilles
que foulent
d’atones fumées saoules…
J’ai des nostalgies d’une longue belle
telles des frénésies de décibels.
La plaine suffoque de vapeurs saugrenues,
la vague vient faire grève
sur son corps presque nu.
LUMINEUSE
Un jour je l’écrirai le poème.
Le poème le plus tendre
que l’on n’ait jamais écrit
sur une femme lumineuse.
Je le sens qui monte en moi
comme lorsque le désir
monte en elle.
Une femme que j’adore.
La femme.
Celle qui a fait de moi
un satellite
proche de sa galaxie.
Je l’écrirai un jour
qu’elle aura chaviré mon vieux cœur
un peu plus qu’à l’ordinaire.
Il jaillira le poème
comme un besoin naturel,
pour vanter tout ce charme
qui m’a explosé au regard
le jour où je l’ai croisée.
Et comme elle,
il sera libre,
le poème.