C’est la cérémonie de passation de pouvoirs. (…)
On peut imaginer l’amertume de celui qui doit, quelques jours après avoir encaissé une rude défaite, accueillir son bourreau avec le sourire, comme un ultime supplice chinois. (…)
Quoi qu’il en soit, tandis que les Français regardent toujours ces moments avec intérêt, sont-ils conscients de vivre le miracle de la démocratie en action ? Par quel prodige un chef d’Etat, investi de pouvoirs très importants, les cède-t-il volontairement ? Nous nous y sommes habitués, mais à l’échelle de l’histoire, c’est une rareté et une singularité. Une exception dont nous souhaitons qu’elle dure, mais qui n’est jamais acquise. Nous serions tous, probablement, bien inspirés de ne pas l’oublier, et le récent exemple des Etats-Unis, navrant, a au moins le mérite de nous le rappeler.