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Citation de AuroraeLibri


L’orchestre jouait pour elle un de ces quadrilles du répertoire Markowsky, qui vous font rêver à la joie avinée et bruyante des fêtes de banlieue, où le cuivre ronfle et glapit et couvre de ses éclats les raclements des violons et les sifflements des flûtes. Elle n’en gardait pas moins, malgré encore les difficultés de son travail, une expression de calme pleine de charme, ce certain air de supériorité ou d’indifférence qu’on ne peut avoir que lorsqu’on est bien sûr de soi, et qui donnait à ses exercices, fort ordinaires, un attrait nouveau. De la fine pointe de ses pieds, qui glissait sur une broderie de fleurs roses, elle effleurait à peine la selle plate. Son corps tournait, ses jambes se mouvaient rapides, et, dans l’envolement de sa jupe rose, tandis qu’elle grandissait ou diminuait selon qu’elle passait devant les deux amis ou de l’autre côté de la piste, on eût dit un grand papillon très léger. Quand elle sautait les ballons, pendant une seconde elle semblait suspendue dans le vide, les jambes repliées et agitées comme en des vibrations ; puis, des débris de papier restant attachés à ses épaules ainsi que de petites ailes, elle retombait à genoux pour rebondir encore, avec des élans souples, jusqu’à ce que le public, enthousiasmé par le vol de ce corps élastique, éclatât en applaudissements. Lorsqu’elle descendit de cheval et salua de nouveau, elle fut rappelée par de longs bravos.

Chapitre Il
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