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Citation de AuroraeLibri


Sa grande douleur, dans ces années mauvaises, fut de n’être aimé par personne. La tendresse farouche de Geneviève l’effrayait presque, et il trouvait bien froide l’affection muette de son père. Il se disait qu’il était seul, que pas un être n’avait pitié de lui. Courbé sous les persécutions qu’il endurait, il se repliait dans des pensées ineffables de bonté ; sa nature douce qui éprouvait de cuisants besoins de caresses, cachait soigneusement, comme un secret ridicule dont on aurait ri, les trésors d’amour qu’elle ne pouvait répandre au-dehors. Il se perdait au fond du songe sans fin d’une passion imaginaire dans laquelle il se jetterait en entier, à jamais. Et il rêvait alors une solitude bénie, un coin de terre où il y avait des arbres et des eaux, où il était seul à seul en compagnie d’une chère passion, amante ou camarade, il ne distinguait pas bien, il avait simplement un immense désir de consolation et de paix. Quand on venait de le battre, encore tout meurtri, il évoquait son rêve, les mains jointes, avec une sorte de frémissement religieux et il demandait au ciel quand il pourrait se cacher et se reposer dans une affection suprême.

Chapitre III
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