La librairie La Droguerie de Saint-Malo reçoit en direct le skipper Damien Seguin et l'auteur Eric Cintas pour parler du livre "Damien Seguin le défi d'une vie".
"Nos amis valides, c'est souvent avec eux que l'on transpire, que l'on s'entraîne et que l'on progresse. Et je crois qu'ils nous apportent autant que nous leur apportons. Dans quelques jours, nous serons leurs premiers supporters et nous savons qu'ils nous soutiendront, à leur tour, en septembre. Dans le film Intouchables, ce que je retiens, c'est que les deux acteurs progressent ensemble, alors que tout les oppose. Aujourd'hui, c'est ce rapprochement entre valides et handis que j'appelle de tous mes vœux." Damien. p.94
"Il s'est construit en prenant le meilleur de tous ceux qu'il a rencontrés. Il joue avec les limites de son handicap. S'il le fait, c'est qu'il pense maîtriser le risque jusqu'à la limite du raisonnable. Il a une volonté et un vrai avenir dans le coaching et l'accompagnement." Jean Minier. p. 221
"On aide à la fois les clubs et les gamins pour la pratique, mais aussi pour favoriser l'accès au haut niveau. On lance des opérations de communication qui permettent à des gamins en situation de handicap de se dire que tout est possible. On a créé les "jeunes pousses" où l'on retrouve ceux qui succéderont à Damien un jour. Quant tu enlèves les obstacles, les handicapés, et les enfants surtout, t'apprennent beaucoup sur la vie. Je me souviens de gamins qui attendaient dans le froid avec le sourire. C'est souvent la société qui est handicapante." Tifenn. p.127 et 128
"C'est un mec de défi, il l'a été pour l'olympisme, il colle bien à la course au large, il est bon partout et le Tour de France lui correspondait. Le challenge pour lui était de diriger une équipe et savoir s'entourer. Sur le Tour, il a bien mené tout ça." Damien Iehl
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"Le but n'était pas de savoir si on parlait du handicap de Damien, c'était juste de savoir comment on allait être meilleur que les autres. On oubliait complètement qu'il n'a pas de main gauche." Benjamin Amiot. p.163
"Tous mes collaborateurs ont été fiers d'embarquer sur la Route du Rhum avec lui. Damien et le bateau ont rapproché et fédéré tout le monde, je ne m'y attendais pas forcément. C'était très fort. Pendant la course, j'avais un peu peur que mes collaborateurs le suivent trop sur Virtual Regatta et ne soient plus au boulot. Et comme il a eu un très bon résultat sportif, on est repartis et on a contractualisé avec lui jusqu'au Vendée Globe", se rappelle-t-il. Philippe Barret. p.177
"Damien n'argumente pas seulement sur le handicap, il fait les choses comme un marin normal, il compense d'une manière extraordinaire car il faut voir les choses de ce point de vue. Les non-voyants, par exemple, développent d'autres facultés, le toucher ou l'ouïe qui compensent le handicap. Damien a cette finesse de ne pas le mettre tout le temps en avant. La compensation et son talent font qu'il arrive à relever des défis que les gens dits "valides" n'arrivent pas à faire. Pour moi, le débat est clos. Damien est un marin. Point. Il fait partie de la famille, tout comme Florence Artaud, qui nous a prouvé qu'elle pouvait nous battre, nous les hommes. Les marins ont cette coquetterie de gommer les différences et de respecter la concurrence quel que soit le mode de navigation. On a cette chance en voile de ne pas être obligés de gagner tous les jours pour raconter de belles histoires", conclut avec philosophie Loïck Peyron. p.214
"Il peut y avoir des points communs entre les sportifs et les patrons, comme la persévérance, l'endurance. Damien les possède. Je dis souvent qu'un entrepreneur ne prend pas le non pour une réponse. C'est cette quête de longue durée qu'il mène depuis qu'on lui a refusé de naviguer comme les autres. En cela, je trouve qu'il a une exemplarité assez forte." Geoffroy Roux de Bézieux.
Faire des pieds et des mains pour naviguer comme les autres marins, faire bouger les lignes, faire accepter les handicapés et permettre leur intégration par le sport, c'est le combat de toujours de Damien Seguin. C'est pour cela qu'il a créé avec Tifenn l'association Des Pieds et Des Mains quelques années plus tôt, avant le triomphe brésilien. p.113
"Tu as le profil idéal pour être le porte-drapeau, tu as les valeurs, tu es multi-médaillé, tu es potentiellement médaillable, tu es la figure qu'on veut voir sous le drapeau tricolore." Pour Damien, tout devient clair : "J'ai compris ce pour quoi je me battais. Ce n'était pas seulement pour moi, mais aussi pour un mouvement entier. J'ai compris que ça avait une résonance, plutôt positive, que je n'étais pas tout seul dans mon coin. C'était l'occasion de porter et de défendre un ensemble de valeurs." Jean Minier. p.93 et 94
Tifenn aussi aura du mal à vivre l'échec de son mari, mais tous les deux vont vite en parler. Une olympiade, c'est quatre ans de préparation et tout se joue en neuf régates, ce n'est pas simple à gérer. "A Londres, je restais persuadée que Damien était imbattable, dira-t-elle. Quand tu ne vis que des réussites, tu es plus fragile lorsqu'un échec survient. Londres a été difficile à digérer, mais ça lui a donné des ailes pour autre chose." p.99
"J'attache de l'importance aux gens, pas au handicap. J'ai deux neveux qui souffrent de troubles de l'autisme. Le handicap ne freine en rien, ça n'altère pas ce qu'il y a dans la tête des gens. Bosser avec Damien, par exemple, ici ou au chantier, ça ne change rien. De toute façon, il est génial, et c'est une personne que j'apprécie, comme les petits gars de l'équipe de France qui m'ont très bien accueilli." Guillaume Trotte. p.186