Je méditai ainsi, jour et nuit ; je ne remuai pas ; je ne comptais plus les heures ni les semaines, mon esprit s'absorbait dans la méditation, j'avais dissous le temps. Je découvrais que je n'étais pas seul lorsque j'étais tout seul ; ma solitude se peuplait de démons, de pulsions, de souvenirs, de désirs ; cela grouillait de partout ; j'avais envie de bouger, de me lever, de partir, de m'enfuir de moi-même ; j'étais un roi constamment en lutte contre des soulèvements et des émeutes, un roi fragile, menacé. Parfois, la paix me gagnait, une aube silencieuse dans ma nuit.