Éric Smadja

Une histoire de violences conjugales

Durant la première année de thérapie, se succèdent en séance les moments de décharge d'agressivité virulente, qui me violentent littéralement. Je prends ce couple en fin de journée, tant je suis épuisé après les séances, me sentant "vidé" à mon tour, ou plein de haine, et en tout cas incapable de travailler après leur départ.[...]
Mon masochisme de thérapeute est mis à contribution et je me raccroche à des discussions cliniques, pour trouver la force de survivre à leurs déchaînements de violence: je pense qu'une amélioration de leur état ne sera possible que si le cadre tient et le thėrapeute survit, arrive à penser cette violence et à l'accueillir comme manifestation d'une souffrance qui ne peut se dire.