Et puis surtout, à Versailles, on joue, on joue insolemment, inlassablement, follement, gaillardement, on joue des sommes considérables, tout Versailles joue. Le roi joue. La reine joue. Il y a des tables de jeu dans toutes les pièces, dans tous les bâtiments. On joue au pharaon, aux dés, à la loterie, à n'importe quoi. Un banquier vient spécialement de la ville afin d'alimenter les tables en argent liquide et de noter les dettes. On mitraille le tapis vert. Tandis que la foule parisienne croûte pour dix sous et crapote au cabaret sa chopine d'eau de vie, tandis que Raffetin bouffe avec Cottin, au cabaret du Grand-Faucheur, qu'on siffle et joue pour quelques ronds, dans un grand boucan enfumé, parmi les débris de poisson et les miettes de pain, tandis qu'une cliente torche ses marmots, à côté d'un ramas de mendiants et de chiffonniers, alors que le royaume frise la banqueroute, le déficit de la pension de la reine s'élève en fin d'année à presque cinq cent mille livres.