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la première guerre punique

Quand il s'agit des guerres puniques, il n'y en a que pour la deuxième, et les œillères réduisent encore plus le champ de vision puisque, de cette guerre, il n'est principalement question que du vaincu tandis que les prouesses du vainqueur, Scipion, et la suite de sa carrière après Zama (-202), sont de la même façon injuste passées à la trappe de l'oubli. "Malheur au vainqueur"?

Merci donc à Christophe Burgeon de remettre les pendules à l'heure avec cet excellent livre qui explique clairement le contexte et les causes du premier conflit contre Carthage dont il raconte les principales phases, sans jamais se montrer ennuyeux. Il tord au passage le cou à des légendes tenaces, dont celle qui fait des Romains des ignares en navigation maritime jusqu'à ce que le hasard leur mette entre les mains un vaisseau carthaginois qu'ils prendront comme modèle et reproduiront à grande échelle. Or en réalité les Romains étaient déjà bien au fait des pratiques de la navigation en haute mer puisque les Etrusques qui les ont longtemps dominés avaient constitué une thalassocratie dont la puissance était reconnue et redoutée jusqu'en Grèce. Deuxième légende battue en brèche par une argumentation tout aussi solide, celle de Régulus.

Les raisons qui ont in fine donné la victoire à Rome et fait de la Sicile sa première province sont explicitées avec la même maîtrise du sujet.

C'est donc peu de dire que j'ai beaucoup apprécié cet ouvrage!

Il nous faudrait plus d'historiens tels que Christophe Burgeon, des historiens curieux et à l'esprit vif qui sortent du confort des sentiers battus et renoncent à ressasser les mêmes poncifs sans prendre la peine de s'interroger sur leur authenticité. Oui, je sais, il m'arrive d'être un doux rêveur!
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Superflus

Vous en avez assez de cette vie débile ? Pas de problème. L''Opération « superflus » s'occupe de vous. Dans cette société de 2020, les gens vivent de plus en plus vieux. La sécurité sociale n'arrive plus à s'occuper de tous. On vous propose donc de « disparaître ». Cinq ans d'une vie sans souci, et puis hop ! La fin. C'est moins cher. Victor Daller est tenté. Mais est-il vraiment facile de tout laisser derrière soi ?

Le roman est divisé en chapitres dont les numéros n'ont aucune logique : 43, 92, 547, etc. Cela m'a perturbée dans ma lecture. Je cherchais un message caché, une suite, j'ai additionné les chiffres... En vain. Quand, à la fin, l'auteur nous explique son but et nous renvoie à un site qui nous révélera le fin mot de l'énigme, je me suis sentie grugée. J'aime bien, en général, les écrivains qui se fixent une contrainte. L'Oulipo m'a enthousiasmée et j'ai lu pas mal d'ouvrages « classiques », comme Queneau ou Pérec, et modernes, comme Hervé Le Tellier ou Régine Detambel. Mais à mon avis, Hugo Poliart se moque du monde. Il a beaucoup travaillé, c'est indéniable, mais pas pour son lecteur !

J'ai buté contre d'autres procédés. Le fil de l'histoire est régulièrement interrompu par les pages du « carnet » de Victor, présentées sur papier ligné et dans une police de caractères qui fait songer à une ancienne machine à écrire. Elles se terminent par quelques lignes rédigées à la main et reprenant une phrase du texte qui précède. Pourquoi ? Mystère. Ces phrases n'ont rien de particulier.

Victor regarde Questions pour un champion et « le salua une dernière fois en se disant qu'il ne le croiserait certainement plus jamais, vu qu'il n'en avait plus pour très longtemps, contrairement à Julien Lepers », qui, depuis, a été évincé de l'écran. Cela m'a fait rire.

Victor se met en tête d'écrire un roman. Il réfléchit à ceux qu'il a lus et qui, tous, contiennent des passages descriptifs « longs, ennuyeux et absolument sans intérêt. Il se dit que ce devait être un truc d'écrivain pour remplir des pages. » Va-t-il donc lui-même soigneusement s'en abstenir ? Pas du tout. Il s'empresse d'en pondre quelques uns, histoire de tourmenter ses futurs lecteurs.

Il apprend qu'un auteur renommé du nom de Fernando Gonzalez a vécu près de Medellin, où il s'était installé. Il nous en dresse une notice du genre Wikipédia, avant de faire dire à Victor, qui ne connaît pas cette célébrité locale, qu'il « suivait très peu le football ». Comme le seul Fernando Gonzalez que j'aie trouvé est un tennisman, je suppose qu'il s'agit d'un gag hilarant ? Hum.

On invite Victor à faire un discours devant une foule attentive. Complètement éméché et parlant un espagnol hésitant, Victor se lance dans une tirade inspirée des traductions automatiques qu'on trouve sur le net. Cela ne me tire qu'un maigre sourire... Sans doute Hugo Poliart me rétorquerait-il que je n'ai aucun sens de l'humour ?

Pourtant, le thème central me tentait. Il me semblait important d'aborder le vieillissement de la population et l'impossibilité probable de payer ses soins de santé. Malheureusement, il m'a paru mal traité, desservi par un humour bon marché, introduisant quelques « ficelles » pour faire vendre : vieux flic blasé, scènes de sexe torrides, etc. L'auteur encense le livre de son personnage, qui deviendra un best-seller mondial . Quand on sait que c'est le sien en réalité, on se pose des questions sur la modestie de ce monsieur.

Pour ma part, j'avais l'impression d'oublier ce que je lisais au fur et à mesure. Il est clair que livre n'était pas fait pour moi. Je ne l'ai pas aimé.
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