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Le mariage heureux du dessin habilement travaillé et de la rigueur historique enfante une reconstitution soignée de la bataille d'Alésia et un portrait aussi réaliste que possible de ses protagonistes, loin des navrantes sottises assénées sous une autre forme de bande dessinée, celle qui décervelle plus qu'elle n'éveille et loin aussi des affirmations gratuites de ce pseudo historien selon lesquelles la bataille d'Alésia n'a pas eu lieu à Alésia (ineptie promptement balayée par cette simple question: si Alésia n'a pas eu lieu à Alésia, alors à quel événement d'ampleur correspondent les centaines d'artefacts militaires et numismatiques retrouvés sur place?) .

Il faut oublier les casques ailés inventés de toute pièce, les menhirs anachroniques et les sangliers incongrus.

Les populations gauloises n'écrivaient pas, on n'a donc sur elles que le point du vue du vainqueur (les fameux "Commentarii de Bello Gallico" du divin César). Toutefois, on pense aujourd'hui qu' il est très vraisemblable que Vercingétorix ressemblait plus à un prince grec qu'à sa statue érigée au XIX° siècle à Alise-Sainte-Reine. Voilà pour le physique. Pour la psyché, il a grandi dans une culture gréco-latine et a très certainement fait ses armes sous les aigles romaines, en tant que "contubernium" de quelque tribun en vue.

Les conditions qui l'ont mené à la nasse d'Alésia sont bien restituées, tout autant que les phases de la bataille dont la description montre qu'elle n'était pas gagnée d'avance (ou perdue, selon le point de vue qu'on adopte).



Du beau travail, comme on aimerait en lire plus souvent sur d'autres faits marquants de l'histoire.

On nous présente cette bande dessinée historique comme quelque chose qui respecte strictement la réalité de l'époque c'est à dire en l'occurrence 3 siècles avant JC. Il y a même la caution de spécialistes émérites notamment dans la postface. Certes, les auteurs ont dû faire des recherches approfondies afin d'inscrire leur récit.



Cependant, rien ne sonne vrai. Les dialogues plutôt exquis seraient dignes de la Cour de Versailles. Et puis, il y a une multitude de situations qui ne sont pas du tout crédibles. Je vais donner un exemple concret afin d'illustrer mon propos sans trop spolier. Au tout début du premier tome, l'oncle prévient la fille du roi de fuir car l'endroit n'est plus trop sûr. Il n'a pas le temps d'achever sa phrase que l'attaque intervient. Puis, ladite fille est capturée. Elle ne trouve rien de mieux à faire que de clamer qu'elle est la fille du roi. Chouette se disent les brigands car ils ont un otage de marque. Plus bête, tu meurs !



C'est vrai qu'on pourra fermer les yeux sur cet épisode d'autant qu'un effort a tout de même été réalisé sur une période peu connue et tellement galvaudée par la vision fausse d'un Astérix. Un mot pour dire que le dessin est plutôt plaisant. Dans le genre, la série Vae Victis est bien meilleure. Mais bon, le casque d'Agris réserve tout de même des moments divertissants et instructifs.

Cette BD historique s'adressant à la jeunesse publiée en 1992 date un peu.

Elle raconte les aventures de Svein, un héros fictif ayant suivi les pas de Bjorn côtes de fer et de Hasting, deux redoutables chefs vikings.

Cette aventure débute par l'enfance de Svein, bercée par les exploits de son père et de son oncle aux côtés du célèbre Ragnar Lodbrok. Alors, bien sûr, j'ai eu plaisir à retrouver certains personnages de la série Viking !

Néanmoins, on est loin de l'ambiance ardente et intense de cette fameuse série car les auteurs, ayant collaboré avec deux spécialistes de la question viking ( Jean Renaud et Patrick Perrin), ont mis un point d'honneur à respecter religieusement les faits et les dates de l'épopée viking.



Au niveau graphique, la restitution historique est également respectée. Par contre, les personnages sont très policés et leurs visages peu marqués par la rudesse de leurs propos et des combats manquent cruellement de crédibilité !



Malgré son aspect un peu "vieillotte", cette BD se lit plutôt bien et apporte bien des renseignements quant aux invasions normandes.