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Les lignes de fuite

Au départ, c'est l'histoire d'un sac. « Une sorte de grande besace un peu bistre qui s'affaisse quand on la pose et roule en boule sur elle-même, un sac fatigué aux coutures qui s'effilent, à la peau tannée, flanqué de deux poches extérieures munies de boucles argentées et d'une fermeture à glissière sur le dessus ». le ton est donné dès la première page. Le sens de la description, la description qui fait sens. Une description qui rend présent en même temps qu'elle met à distance. On ne le sait pas encore, mais c'est précisément là, dans cet interstice, entre la présence et l'absence, que va se jouer toute l'esthétique du roman. L'acuité d'un regard qui transperce le réel, une manière d'être au monde qui révèle, par sa manière d'épuiser son sujet, par la juxtaposition de perceptions parfois poussées jusqu'à la révélation de l'absurde, une manière de ne pas être au monde. D'y être étranger. C'est tout le discours de l'indirect quand il nous dévoile la pensée des personnages, crée une distanciation et les tient à distance de leurs propres émotions.



Puis on comprend que l'histoire, c'est ce sac. Ce sac qui comme le souvenir s'oublie et comme le passé revient. Alors l'accessoire se révèle essentiel. Il est l'élément déclencheur de l'enquête. Enquête sur soi, en quête de soi. L'héroïne se retrouve alors embarquée dans une mécanique implacable de trajectoires erratiques qui n'ont pourtant rien d'aléatoire. Car si l'on peut croire, le temps de quelques pages, qu'elle fuit au fil des lignes, qu'elle est happée par une ligne de fuite en avant, il n'en est rien. le récit est structuré au cordeau, au rythme d'une plume qui déconstruit le réel et le ré-assemble en un pêle-mêle de flashs, pensées, sensations, pour mieux le reconstruire.



Et puis, il y a ce sens de l'image. Chacune est un instantané qui capture en une phrase l'entièreté d'une situation et en révèle la portée universelle. Alors oui le récit se lie au premier degré mais c'est sa résonance métaphorique qui lui donne toute sa dimension existentielle. Ou comment le moi se construit d'abord à travers l'autre et son regard qui nous assigne, nous contraint, nous trompe, dans un monde où l'on peut faire croire à des tulipes que c'est le printemps, car aujourd'hui, "on peut faire croire n'importe quoi à n'importe qui".



L'autrice vient chercher le.la lecteur-trice dès les premières lignes et l'embarque de page en page, jusqu'à la dernière ligne, avec une remarquable fluidité.

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Les lignes de fuite

Un roman addictif !

De ceux que l'on dévore et qu'on ne peut pas lâcher.

Un roman rythmé, extrêmement bien écrit, bien construit, bien ficelé qui vous embarque immédiatement.

De sa plume épurée, ciselée et juste, l'auteure arrive à faire surgir l'extra-ordinaire du quotidien le plus ordinaire pour signer un roman qu'on n'oubliera pas. Bravo !
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La plage d'après

J'ai lu "La plage d'après." de Michel Desmarets. Je l'ai lu dans l'ordre et relu dans le désordre ... c'est un très beau témoignage, écrit avec son cœur et ses tripes. C'est aussi un magnifique cadeau à son frère, à sa famille, à la sienne et ...à tous ceux qui l'aiment parce qu'ilt s'y livre en vérité...

Son choix des prénoms  fictifs s'est-il fait en conscience ? A-t-il pensé qu'en français, quand une lettre disparaît, l'accent circonflexe montre qu'elle n'est pas vraiment perdue et que donc dans "Côme", un des 2 AIME de "comme" s'est envolé mais pas perdu ?...et que l'envers de "Alban" est "banal", l'inverse de leur relation fraternelle ?
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