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70 años de fotoperiodismo en Venezuela

Cet ouvrage passionnant déploie la réalité historique et la mémoire vénézuélienne de 1940 à 2011 par le biais de l'image et de sa portée symbolique, au travers des grands évènements qui ont jalonné l'existence tumultueuse de cette nation depuis l'après-guerre jusqu'à aujourd'hui : du noir et blanc jusqu'à la couleur, la photo de reportage saisit une réalité certes reconstruite, subjective et commentée mais suffisamment ouverte pour que chacun en extrait sa propre représentation de l'histoire vénézuélienne.

Car le photojournalisme est un vibrant discours, et ce discours révèle qu'en 70 ans, la violence structurelle de ce pays persiste, à l'image de tout un sous-continent.

70 ans de manifestations sociales durement réprimées pour les mêmes problèmes sociaux, les mêmes miss Venezuela défilant comme dans une foire bovine, aussi trafiquées et maquillées que des voitures volées aux mensurations standardisées 95 bonnet C (le plus rapide moyen d'ascension sociale féminine), les mêmes laborieux aux mêmes mains calleuses et aux joues creusées, les mêmes sportifs adulés qui inoculent le même opium que la Loterie dans les veines des rêves des laissés pour compte de la réussite libérale, les mêmes hommes politiques à la peau bien plus claire que celle du peuple et la même haute bourgeoise qui a accaparé les villes et ses richesses pour reléguer les domestiques de leurs entreprises dans les quartiers périphériques, vitalité souriante d'une vie culturelle trépidante qui ne change rien aux problèmes quotidiens, la même délinquance, la même corruption, les mêmes mitraillettes policières et militaires, les mêmes illusions politiques et l'illusion Chavez. Violence de la misère du plus grand nombre parce qu'elle est aussi immense que l'indécence de l'opulence d'une minorité.

70 ans d'images et ce qui a changé c'est la couleur des photos : le sang coule rouge, l'humain est chosifié et manipulé en couleur, la propagande est en technicolor, la guitare est électrique et nord-américanisée, et on mange (ultime rêve de la jeunesse vénézuélienne) chez Pizza Hut plutôt qu'à la cantina du marché. Tout ça pour ça.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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