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Iouri KAZAKOV / Юрий Павло&#...
Liste créée par dourvach le 19/03/2022
6 livres.

" Iouri Kazakov, fils d'Oustinia Andreïevna et de Pavel Gavrilovitch, naît dans un milieu ouvrier originaire des environs de Smolensk, où ses grands-parents étaient paysans. De 1930 jusqu'en 1964, la famille habitera au 30 de la Rue Arbat à Moscou. Alors que Iouri a six ans, en pleine période de terreur stalinienne, son père est arrêté pour non-dénonciation de crime et déporté dans un camp du Goulag à Louza dans l'oblast de Kirov ; il ne sera réhabilité qu'en 1956. Dès lors sa famille vivra chichement, mais cela n'empêche pas Iouri de continuer ses études dans une école professionnelle d'élite, d'où il sort diplômé en génie civil en 1946. Pendant la Bataille de Moscou (novembre 1941-décembre 1942), lors des bombardements, alors qu'il luttait contre les bombes incendiaires sur le toit de sa maison, il est contusionné et traumatisé par l'explosion d'une bombe au 26 de la Rue Arbat, sur le Théâtre Vakhtangov. Il devient bègue. Il évoquera cette terrible période dans un ouvrage posthume paru en 1986 : "Deux nuits ou La séparation de l'âme". Une situation familiale difficile, la guerre, les études ne l'empêchent pas de commencer à écrire dès 1940 de la poésie en prose ou en vers, des pièces de théâtre qui ne seront pas retenues par les éditeurs. Il collabore aussi au journal "Le sport soviétique". En 1944, il se met à étudier la musique, puis en 1946, entre à l'Académie russe de musique Gnessine où il apprend à jouer de la musique classique au violoncelle et à la contrebasse. Avant de sortir diplômé de cette école en 1951, il retourne en 1947 visiter son village natal, là où ses grands-parents, son père, sa mère avaient vécu. Par les histoires que sa mère lui avait racontées il était imprégné de tendresse pour cette terre qu'ils avaient quittée : il n'y trouve plus que des ruines, des fosses communes et la végétation qui a repris le dessus. À la sortie de ses études de musique, il est embauché immédiatement dans l'orchestre du Théâtre d'art de Moscou. Il devient professeur au conservatoire, enseigne dans des écoles de musique, joue dans différents orchestres symphoniques (dont celui du Bolchoï) ou de jazz, musique pratiquement inconnue en URSS à cette époque, travaille au noir comme instrumentiste dans des groupes qui animent des pistes de danse. Il lui faut bien vivre, ne trouvant pas, en tant que fils d'un condamné, de travail à temps complet dans le génie civil. En 1952, il abandonne la musique pour se consacrer à l'écriture. En 1953, il entre à l'Institut littéraire Maxime-Gorki où il est conseillé par Nikolaï Zamochkine. Malgré la concurrence des 50 autres élèves de la promotion, il en sort diplômé en 1958 avec des notes moyennes. Au cours de ses études, il participe à plusieurs séminaires : l'un dirigé par le dramaturge Boris Romachov, d'autres par Constantin Paoustovski, Victor Chklovski, Pavel Antokolski et Vera Panova. Cependant, malgré la participation d'enseignants prestigieux, il dira plus tard de cette période qu'elle s'est avérée en grande partie improductive, beaucoup de temps y étant gaspillé en activités formelles. Néanmoins pendant ses études de littérature, si l'on en juge par la liste, incomplète, des œuvres qui suit, il écrit et publie de nombreuses histoires dont beaucoup sont influencées par les voyages en Russie septentrionale qu'il effectue pendant les vacances scolaires de l'institut. En 1956, il rend visite à son père en exil : celui-ci, après sa réhabilitation, choisit de rester sur place pour travailler dans une scierie, mais aussi pour pratiquer son loisir favori : la chasse. D'ailleurs il l'accompagne car lui aussi aime ce sport ; n'a-t-il pas déjà économisé pour s'acheter un fusil de chasse ? On retrouve ce thème dans sa nouvelle "À la chasse". Il voyage le long des rives de la Mer Blanche, à travers la Carélie, les oblasts d'Arkhangelsk et de Mourmansk, la Péninsule de Kola, la Nouvelle-Zemble, suit les rives de la Petchora. Il en profite pour étudier et observer la vie des Pomors, des autochtones parmi lesquels des marins, des pêcheurs sur chalutiers, des chasseurs... En osmose avec la nature, il fait de l'alpinisme, chasse, pêche, marche, dort au contact de la population parmi laquelle il rencontre des personnages souvent solitaires et déçus qui ne mènent pas la vie rangée de la plupart des citoyens, rongés par la culpabilité, vivant dans d'immenses étendues, des contrées désolées au climat rude, à la clarté crépusculaire ; ces éléments donnent à ses nouvelles pleines d'émotion un ton désenchanté, mélancolique mais compensé par l'évocation d'une nature impressionnante. Des critiques ont décelé dans sa production les influences d'Anton Tchekhov, d'Ivan Tourgueniev et surtout d'Ivan Bounine. Son travail est apprécié par des écrivains chevronnés qui le lui témoignent par écrit, comme Victor Chklovski, Ilya Ehrenbourg, Vera Panova, Efim Dorosh, Evgueni Evtouchenko, Mikhaïl Svetlov, Victor Konetski, et Constantin Paoustovski qui publie à son sujet, dans la "Literatournaïa gazeta", un article élogieux. En 1958, l'année de sa sortie de l'Institut, présenté par Zamochkine, il est admis à l'Union des Écrivains. Mais certains, et notamment les autorités, désavouent son pessimisme qui ne respecte pas la ligne idéologique en vogue ; on lui reproche son pessimisme et la veulerie de ses personnages (personnages et non héros). On cessera de le publier dans son pays à partir de 1959 ; mais en 1960 il est publié en Italie, et en 1963 en Allemagne. Il est également publié au Royaume-Uni et au Kazakhstan.

En 1966, il entreprend un pèlerinage aux îles Solovki dont il relate les impressions dans un article paru dans la "Literatournaïa gazeta". En retour, il reçoit des centaines de lettres de personnes désirant s'installer et travailler dans cette région.

En 1967, Kazakov est publié en France. La même année, il est invité à Paris par le Syndicat des écrivains français. Il y rencontre Boris Zaïtsev et les émigrés russes qui lui en apprennent beaucoup sur la Russie traditionnelle. Il tente également de réunir documents et témoignages pour le livre sur Ivan Bounine. Pendant ce voyage, il réussit aussi bien à ne pas se montrer comme propagandiste du régime soviétique que de ne pas se laisser séduire par les flatteries de ses collègues occidentaux. En 1968, il signe une pétition en faveur des participants de la manifestation du 25 août sur la place Rouge à Moscou contre l'intervention soviétique en Tchécoslovaquie. Il s'en tire avec un avertissement. Il poursuit après 1968 la rédaction du "Journal du Nord, choses vues" constitué de 10 ans d'ajouts de nouveaux chapitres. Le dernier sera consacré à l'artiste d'origine nénètse Tyko Vylka, qui l'inspira pour écrire "Le Garçon de la fosse à neige" et le scénario du film "Le grand samoyède". Iouri Kazakov a aussi écrit des essais sur Mikhaïl Lermontov et sur Constantin Aksakov. Marié à Tamara Mikhaïlovna Kazakova, il en a eu un fils, héros principal avec lui-même de sa nouvelle autobiographique En rêvant, vous avez pleuré. Il était aussi très attaché à son chien, un épagneul appelé Chife qui l'a accompagné pendant douze ans. Les cinq dernières années de sa vie, déprimé, il ne publie presque plus rien et se met à boire. Il quitte sa maison de Moscou en 1964 pour habiter sa datcha d'Abramtsevo. Selon le témoignage de Youri Naguibine, après la mort de Kazakov, sa datcha a été pillée et de nombreux manuscrits ont disparu. L'écrivain est inhumé au cimetière Vagankovo. "

[Chronologie des Œuvres de Iouri KAZAKOV] :

— 1952 : "Le nouveau tour" (théâtre : pièce en un acte)

— 1954 : "Une matinée tranquille" (nouvelle)

—-1954 : "La petite gare" (nouvelle)

— 1955 : "Nocturne" (nouvelle)

— 1955 : "La maison sous la falaise" (nouvelle)

— 1956 : "Teddy: histoire d'un ours" (nouvelle)

— 1956 : "La laide" (nouvelle)

— 1956 : "Le bleu et le vert" (nouvelle)

— 1956 : "À la chasse" (nouvelle)

— 1957 : "La belle vie" (nouvelle)

— 1957 : "Les secrets de Nikichka" (nouvelle)

— 1957 : "Dans le brouillard" (nouvelle)

— 1957 : "Martha l'Ancienne" (nouvelle)

— 1957 : "Arcturus, chien courant" (nouvelle)

— 1958 : "Manka" (nouvelle)

— 1958 : "Les vieux" (nouvelle)

— 1958 : "Les Cornes de Renne" (nouvelle)

— 1959 : "La sonnerie du bréguet" (nouvelle)

— 1959 : "Trali-lali" (nouvelle)

— 1960 : "Les Kabiasses" (nouvelle)

— 1960 : "Une ville" (nouvelle)

— 1960/1977 : "Journal du Nord, choses vues" (essais)

— 1961 : "En route" (nouvelle)

— 1961 : "Les chevrons" (nouvelle)

— 1961 : "Regardez ce chien qui trotte !" (nouvelle)

— 1961 : "Un automne sous les chênes" (nouvelle)

- 1961 : "L'odeur du pain" (nouvelle)

— 1961/1962 : "Sur banc de Mourmansk" (nouvelle)

— 1962 : "À deux en décembre" (nouvelle)

— 1962 : "Adam et Ève" (nouvelle)

— 1962 : "L'île" (nouvelle)

— 1963 : "Je pleure et me lamente" (nouvelle)

— 1963 : "Bed" (nouvelle)

— 1964 : "Ce Nord maudit" (nouvelle)

— 1965 : "Nestor et Kir" (nouvelle)

— 1966 : "Sur le courage de l'écrivain" (essais)

— 1972/1976 : "Un garçon de la fosse à neige" (nouvelle)

— 1973 : "Svechechka" (nouvelle)

— 1973 : "Bougie" (nouvelle)

— 1977 : "Venez Lopshengu !" (nouvelle)

— 1977 : "En rêvant vous avez pleuré" (nouvelle)

— 1980 : "Antlers" (nouvelle)

[œuvres non datées] :

— "Le Kalevala" (nouvelle)

— "Les souliers roses. Récit d'un cordonnier" (nouvelle)

— "Le pèlerin" (nouvelle)

— "Une halte" (nouvelle)

— "Dolgi Kriki" (nouvelle)

— "Belouga" (essai)

— "Départ" (essai)

— "Pas de coup, pas de gryoukou" (nouvelle)

[œuvres de publication posthume] :

— 1985 : "Mémoires"

— 1986 : "Deux nuits ou La séparation des âmes"

— 1990 : "Encore une fois, n'oubliez pas Leningrad"

— 2008 : "Beaucoup de cris d'Irkoutsk"

[Source : article/auteur WIKIPEDIA]



1. La petite gare et autres nouvelles
Iouri Kazakov
4.12★ (155)

[1954-1958] : "La Petite Gare et autres nouvelles" / "NA POLOUSTANKI" (recueil de nouvelles) — traduit du russe par Robert Philippon pour les éditions Gallimard (Paris), 1962. /// Recueil réunissant les 12 récits suivants : — "La petite gare" [1954] — "Une matinée tranquille" [1954] — "Nocturne" [1955] — "La maison sous la falaise" [1955] — "Le pèlerin" [non daté] — "Le bleu et le vert" [1956] — "A la chasse" [1956] — "Les secrets de Nikichka" [1957] — "Arcturus, chien courant" [1957] — "Les vieux" [1958] — "Manka" [1958] — "Les Cornes de Renne" [1958]
2. La petite gare, et autres récits
Iouri Kazakov
4.00★ (49)

[1954-1955] : "La Petite Gare et autres récits" / "NA POLOUSTANKI" (édition bilingue, russe et français) — traduit du russe par Robert Philippon pour les éditions Gallimard (Paris), 1962. /// Recueil réunissant les 3 récits suivants : — "La petite gare" [1954] — "Une matinée tranquille" [1954] — "Nocturne" [1955]
3. Teddy histoire d'un ours
Iouri Kazakov
4.50★ (8)

[1956] : "Teddy. Histoire d'un ours" (nouvelle) — traduit du russe par Alain Cappon avec des illustrations Bernard Jeunet pour le compte des éditions L'Ecole des Loisirs (Paris), 1986 /// ARGUMENT : "Teddy est un artiste de cirque. Bien qu'ours brun, il a passé presque toute sa vie dans une cage. Il a bien appris à monter à bicyclette et bien d'autres choses, mais de son métier d'ours il ne garde que des souvenirs vagues et flous. Le hasard veut qu'un jour Teddy puisse sortir librement de sa cage. Il en profite : il se sauve, en pleine forêt profonde, là où l'homme n'entre pas... "
4. La belle vie
Iouri Kazakov
4.33★ (109)

[1957-1963] : "La belle vie et autres nouvelles" / "LIOGKAIA JYZN"(recueil de nouvelles) — traduit du russe par Lily Denis pour les éditions Gallimard (Paris), 1964. //// Recueil réunissant les 12 récits suivants : — « La belle vie » [1957] — « Dans le brouillard » [1957] — « Martha l'ancienne » [1957] — « La sonnerie du bréguet » [1959] — « Trali-lali » [1959] — « Les Kabiasses » [1960] — « Regardez ce chien qui trotte ! » [1961] — « Un automne, sous les chênes » [1961] — « A deux en décembre » [1962] — « Adam et Eve » [1962] — « L'île » [1962] — « Je pleure et me lamente » [1963]
5. Ce Nord maudit et autres nouvelles (suivi de) Journal du Nord
Iouri Kazakov
4.38★ (13)

[1964 ; 1960/1967] : "Ce Nord maudit et autres nouvelles" suivi de "Journal du Nord. Choses vues" (nouvelles et récits) — traduit du russe par Lily Denis pour les éditions Gallimard (Paris), collection "Blanche" : "Littératures soviétiques", 1967. /// ARGUMENT : « "Ce Nord maudit"... Sous ce nom noir, Ies récits de Kazakov rassemblent des images éparses dans l'extrême septentrion d'Europe. Marins, pêcheurs, sur les chalutiers des mers glacées, étranges paysages où s'enfoncent fleuves et bras de mers, lacs... villes, ports, localités perdues... Ce livre est celui d'un envoûtement, l'envoûtement d'un Nord à la fois terrible, obsédant, et dont on ne peut se détacher. Où règne encore la hantise des dieux et de la légende ancienne, comme dans Le Kalevala, simple promenade avec de vieilles bonnes femmes qui font métier de maintenir la tradition du chant finnois, dans cette région où l'épopée de ce nom naquit et fut chantée. Ou bien ce sont les solitudes où l'on rencontrera des hommes comme ce père et ce fils, Nestor et Kir, l'ancien koulak et le jeune demeuré, et le vieil homme amer dira : La vie ? Elle est triste, il n'y a que nos noms pour nous faire rire... Car l'auteur de "La Petite Gare" poursuit cette entreprise de "désacralisation", en un temps d'optimisme de commande. Il faudrait Ie montrer aussi bien dans Ies quelques histoires ("Les Souliers roses", "La Corde", "En route") qui n'ont point part à la grande description entreprise d'une région des vents et des glaces. Elles semblent n'être là que pour donner sa mesure au paysage. Mais pour la bien comprendre, cette entreprise, c'est dans la nouvelle appelée proprement Ce Nord maudit, qu'il faut aller en ressentir le caractère profond. Nous sommes à Yalta, sur la Mer Noire, un pays de soleil et de fleurs, de villégiature et d'oisiveté. Et voici que ceux-là qui maudissaient le Nord étouffent ici, et tournent leur âme vers ce pays maudit qu'ils ne songent plus qu'à rejoindre. Lisez bien ce qui a trait à la maison de Tchékhov, au souvenir de Tchékhov, et comprenez quelle convention refusée à chaque pas, perpétuellement, fait la dimension de l'oeuvre chez Kazakov. Avant de vous en retourner avec lui, dans la dernière partie du livre, le "Journal du Nord", où sous la forme de Choses vues, l'écrivain s'arrache aux histoires contées pour n'être plus que celui qui laisse entrer en lui l'air des glaces, et qui nous transporte dans le domaine des oiseaux et des poissons, nous entraîne au pays des rennes et des Nénets, jusqu'en vue de cette presqu'île de Kola où il n'abordera point. Car Kazakov, c'est avant tout celui-là qui se promène à la limite de l'illimité. » [Louis ARAGON]
6. Le Crépuscule
Abdijamil Nourpeissov
2.00★ (5)

"Le Crépuscule" d'Abdiljamil NOURPEISSOV (traduction du texte kazakh en langue russe) — traduction russe de Iouri Kazakov retraduite en français par Lily Denis /// ARGUMENT : "Le Crépuscule" d'Abdéjamil Nourpéissov, que nous publions sur la demande expresse de Iouri Kazakov, le merveilleux conteur de "La Petite Gare", lequel l'a lui-même traduit en russe du kazakh, et adapté pour nous, c'est la vie des pêcheurs au bord de la mer d'Aral, vers 1914-1915, dont, dit Kazakov dans la préface qu'il a écrite spécialement pour cette édition, le lecteur français se fait aussi peu d'idée que le lecteur russe."
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