Elula dirige des boîtes de nuit branchées dans le milieu lesbien, à Paris et à Nice. Elle file le parfait amour avec Isabelle, de vingt ans sa cadette. Pourtant, depuis la quarantaine, Elula éprouve le besoin de savoir si elle est encore capable de séduire. Sa rencontre avec Alice, masculine et assez éloignée de ses critères de beauté habituels, sera l'occasion de retrouver la folie de la jeunesse.
Les choses se compliquent quand Alice rencontre Isabelle, qui tombent amoureuses l'une de l'autre. Un étrange triangle amoureux se forme, chaque femme étant tiraillée entre les deux autres. Les couples se forment, se détruisent et se reforment au fil des mensonges et des trahisons.
Que le roman soit autobiographique n'enlève toutefois pas le sentiment de se retrouver devant une intrigue amoureuse assez classique et prévisible. La vie ne serait sans doute pas un grand auteur à succès.
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On ne redira jamais assez l’émotion d’un premier baiser. Ce moment où, s’entrouvrant, deux bouches se découvrent, se livrent l’une à l’autre, lorsque la langue soudain palpite à l’intérieur de soi, chair à vif, chair vivante et humide à la saveur inconnue. J’ai toujours tenu cet instant pour décisif, il est à mes yeux plus important même que la découverte d’un nouveau sexe. Des lèvres qui s’écartent, des bouches qui se laissent envahir, c’est se donner entière, le corps ne fera que suivre, les salives mêlées du premier baiser, c’est déjà l’enfantement de la première étreinte.
Depuis Noël, depuis mon assassinat au coin de la rue du Four, je ne suis, ni ne serai plus jamais tout à fait la même. Chaque fois qu’une femme me dira : « Tu es belle », j’entendrai en écho la voix d’Isabelle et ce « tu n’es qu’une vieille femme » qu’elle m’a jeté au coin de la rue du Four. Chaque fois qu’une femme me dira : « Je t’aime », j’entendrai en surimpression la voix d’Isabelle et son « Tu n’es qu’une vieille femme ».