Citations sur Mon Dieu... pourquoi ? : Petites méditations sur la foi.. (9)
Alors je dis : la vie c'est peu de temps donné à des libertés, pour, si tu veux, apprendre à aimer, avec la certitude de devoir lutter contre le mal.
Sens de la création:que l'amour réponde à l'amour. S'il n'y avait pas ce point culminant où tout d'un coup deux libertés peuvent se donner et s'aimer, toute création serait absurde.
On me demande souvent : quel est le but de la vie ?
(...) le but c'est d'apprendre à aimer.
Aimer, c'est quand toi, l'autre, tu es heureux, alors je suis heureux aussi.
Et quand toi, l'autre, tu es malheureux, alors j'ai mal aussi.
Je crois que seul un conditionnement particulier, une connexion subie avec le mal dans le passé,peut expliquer les pires comportements.
L'homme reste toujours libre de croire ou de ne pas croire, de suivre les commandements de Dieu ou de ne pas les suivre. Cette liberté de conscience est fondamentale. C'est la condition de l'amour.Car si Dieu nous forçait à l'aimer,quelle valeur aurait cet amour?
Je me suis rendu compte au fil du temps qu'il est important de bien distinguer le bonheur de l'amour.
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Naturellement tous les humains recherchent le bonheur. Mais vivre une vie chrétienne authentique ce n'est pas rechercher le bonheur à tout prix. C'est rechercher à aimer, quel qu'en soit le prix à payer.
En disant cela, j'ai bien conscience aussi d'une dérive qu'il convient d'éviter et dans laquelle bien des chrétiens très pieux sont tombés: celle du dolorisme. Contrairement à ce qu'on nous a toujours enseigné, le mérite n'a aucun rapport avec la difficulté. Le mérite se mesure à l'amour avec lequel un acte est posé et non à ce qu'il coûte ( dolorisme ) .
Le dolorisme est une abomination et une caricature de la vie chrétienne qui consiste à rechercher la souffrance, ou à s'y complaire, sous prétexte que Jésus a souffert.
Je suis hélas d'accord avec le constat fondamental que fait le Bouddha: tout est souffrance.
J'ai une préférence pour l'Évangile de Jean. Dès les premiers mots - au commencement était le Verbe -, il ouvre le chemin dans lequel ma vie spirituelle s'est développée depuis 3/4 de siècle : le mystère du Verbe incarné.
J’ai appris récemment qu’un psychologue très réputé, Boris Cyrulnik, expliquait cela à propos du développement psychologique de l’individu, montrant que certaines failles et blessures profondes de l’enfance pouvaient permettre une croissance de l’être et donc être considéré comme un « merveilleux malheur » selon le titre de l’un de ses ouvrages. c’est tout à fait ce que je crois pour la vie en général : toute souffrance surmontée est l’occasion d’une croissance d’être, d’un progrès dans la conscience.
Étant débranché de notre véritable source divine, nous sommes devenus bourreau de nous-même. Nous sommes esclaves de nos désirs désordonnés, de notre égoïsme.
En se faisant homme, le Christ est venu nous libérer de nous-même. Il nous offre la possibilité de nous reconnecter avec la source divine. La rançon qui nous libère, c'est à chacun d'entre nous qu'il la donne. La foi chrétienne, c'est savoir que Jésus nous a redonné la possibilité d'aimer en vérité. D'oser dire Notre Père.