Une lecture que j'ai appréhendée comme un petit défi. Imaginez donc : utiliser la littérature pour aborder les mathématiques ! (ou utiliser les mathématiques comme socle de la littérature ? dur de dire lequel sert l'autre ici).
Matheux et matheuses, non matheux et non matheuses : foncez ! Avec ou sans aucune connaissance en géométrie et en algèbre, vous apprécierez cet ouvrage unique en son genre.
Le narrateur issu de
Flatland, un digne carré, nous décrit son monde en deux dimensions (une feuille de papier, en somme). A tout voir sur le même plan, il faut développer des stratégies pour reconnaître une droite (femme) d'un pentagone (bourgeois homme) ou d'un cercle (plus haute autorité) qui au premier contact se ressemblent tous. L'évolution sur l'échelle hiérarchique de la société se joue au nombre de côtés des figures qui évoluent dans ce monde, en gagnant ou en perdant de génération en génération selon le mérite et l'intelligence. Même si l'auteur choisit quelquefois la facilité pour se sortir d'explications trop alambiquées, il n'en reste pas moins que
Flatland est un univers tout à fait nouveau en littérature et que les détails fournis sur ce monde sont assez nombreux pour nous le rendre plausible et intelligible.
L'ouvrage aurait pu s'arrêter là. Abbott a décidé de pousser plus loin, envoyant son carré à Lineland dont il juge les habitants non-dimensionnels (des traits et des points vivant à la queue-leu-leu sur une ligne droite) ignorants de la Vérité (c'est-à-dire des deux dimensions) puis à Spaceland, univers en 3D qui lui ouvre de nouvelles perspectives jusqu'alors ignorées de lui.
Allégorie toute trouvée pour faire prendre conscience au lecteur que nous ne savons pas tout et que nos connaissances ne se basent que sur des perceptions limitées.
Flatland, allégorie de la Caverne version matheux ? Tout à fait !
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