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Critique de gromit33


Un premier roman très touchant.
Lu dans le cadre du Prix des lecteurs pour les Escales du Livre 2021 de Bordeaux.
L'oubli ou la persistance des souvenirs pour rester debout et affronter l'avenir : que faire, effacer, se souvenir, oublier, avoir des habitudes de "petit vieux" ou avoir l'esprit nomade et ne s'attacher à rien, à seulement aux quatre membres de la famille. Voici le dilemme des deux personnages principaux de ce récit.
Une enfance dans un pays en guerre, la narratrice, petite fille, jeune adolescente, jeune femme, mère nous raconte son enfance, ses silences, la gestion personnelle de sa "boule au ventre", de ses crises d'angoisse, ses façons personnelles d'affronter la peur, les fantômes, les autres, enfants ou adultes. Avec beaucoup de délicatesse, de poésie, elle raconte l'enfance et le rôle de ce père, ce géant qui vient la chercher à l'école et à qui sa petite main s'accroche pour aller se réfugier à la maison avec sa mère et son jeune frère, ses bouderies quand l'ascenseur ne fonctionne pas à cause des coupures incessantes d'électricité et qu'elle préfère rester sur la marche de l'entrée, les "leçons" de son père qui lui parle des plantes en pot sur les balcons des différentes maisons qu'ils occupent. Sa vie d'adolescente, dans un Paris apaisé, sa vie de jeune femme et de mère.
Puis en écho la voix du père, ce père qui ne se sent pas du tout un chevalier avec sa jeune enfant, qui doute de ses capacités de père, de son rapport à la guerre et de son incapacité de prendre partie pour l'un ou l'autre camps de cette guerre civile, il préfère s'installer le matin sur la terrasse, une tasse à café, une cigarette et des feuilles blanches pour écrire.. Il est assez taiseux et restera seul quand la famille décidera de s'installer à Paris.
De belles pages avec une écriture très imagée, on se retrouve sur les terrasses des cafés du Jardin du Luxembourg ou du Jardin des Pantes, sous le banc fantôme du cerisier japonais ou dans un simple café en bord de mer à Beyrouth.
Un beau portrait de fille et de père, de l'exil, de la vie sous les bombes. Un récit aussi sur Beyrouth et ses guerres civiles et son actualité.
Comment survivre avec ses peurs, ses doutes, ses questionnements, cette boule au ventre. Avoir l'impression que ses souvenirs, ses images sont un tonneau à la Sisyphe, qu'il faut perpétuellement remonter cette montagne.
Un premier roman très touchant, et le souvenir de belles pages sur de simples plantes, et pas que des mauvaises herbes.

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