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Critique de pycrozet


"deux pièces", c'est avant tout le haut et le bas du bikini, présenté en ce jour de 1946 à la piscine Molitor lors d'un grand défilé de maillots de bain. Parmi les spectateurs, Gaby et Antoine, anciens amoureux qui se retrouvent fortuitement après une séparation aussi soudaine qu'incompréhensible.

"deux pièces", c'est donc aussi la vie de chacun, deux pièces de puzzle qu'ils vont tenter de ré-imbriquer l'une dans l'autre en se racontant leur parcours depuis la séparation.

"deux pièces", c'est encore la France insouciante d'avant la guerre et la France déchirée par l'atrocité des combats, de l'Occupation, des exactions commises au nom de la liberté.

Malgré la légèreté du bikini, la valeur métaphorique qu'Éliette Abécassis lui fait endosser ici est sombre, pesante. le bikini, revendication d'une liberté impossible ? Cela semble être un point de désaccord indépassable entre les deux protagonistes : ils ont traversé les mois et les épreuves chacun de son côté, ils en ont été transformés (bien au-delà de ce qu'ils auraient pu imaginer du temps de leur amour et de la paix) ; surtout, leur sentiment d'être, leur rapport à la vie, au temps, aux autres comme à leur propre corps, tout a été rompu, éclaté puis s'est cristallisé dans une forme nouvelle et différente chez Gaby et chez Antoine.

J'ai aimé l'écriture simple de ce très court roman, sa structure très marquée (les va-et-vient entre le récit du concours de maillots, qui se base d'ailleurs sur des faits réels, et les dialogues qui permettent de retracer le cheminement physique, politique de chacun des protagonistes).

Je n'ai pas aimé la "chute", si tant est qu'on puisse nommer ainsi une fin qui, visiblement, se veut étonnante alors qu'elle n'a été voilée qu'à grand peine tout au long de l'ouvrage. Quand vous l'aurez lu, vous conviendrez sans doute que ce n'est pas très grave, car une chute n'était pas indispensable. Ceci étant dit, je regrette les artifices que la préparation de cette chute a appelés : les réactions des personnages durant les retrouvailles ne sonnent pas toujours juste, et je crois que cela est vraiment dû au fait que Gaby ne puisse dévoiler trop tôt au lecteur (et non à Antoine, d'où la bizarrerie de la scène) ce qui lui est arrivé.

Bref, le mieux, c'est que vous le lisiez et que vous vous fassiez votre propre idée : l'invitation à la réflexion prévaut-elle sur la qualité du récit ?
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