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Critique de afriqueah


Elucider un crime affreux, au début de ce livre qui se présente comme un thriller, est un prétexte. Eliette Abécassis a un autre projet, celui de nous entrainer dans une réflexion sur les camps de concentration, où les Allemands ne voulaient laisser ni trace ni cadavre, donc réduire en cendres, sur le Mal radical, donc sur Auschwitz, après lequel aucune croyance en Dieu n'est possible, aucune.
Les fils de déportés, de ceux qui ont subi le mal, grandissent dans le silence, s'en veulent de ne pas pouvoir alléger le poids de l'indicible, et se prennent pour les « criminels non désignés d'un meurtre resté mystérieux. »
Le mal est partout, et la question se pose : qu'aurions nous fait sous la tourmente nazie ? Résister, fabriquer de faux papiers ? Fuir ? écrire des poèmes ?cacher des juifs dans la cave ? Faire du marché noir ? Dénoncer les juifs pour prendre leur appartement ? Une longue suite de tous les possibles, et de leurs raisons (cacher des juifs parce qu'ils sont le peuple élu ?) est exposée pendant des pages.
de même, pendant des pages, l'impossibilité du mariage entre une juive et un goy est développée.
Le héros étant un historien et en particulier de la Shoah, il recense les persécutions du peuple juif depuis l'Antiquité, et sa persistance malgré tout, comme s'il renaissait de ses cendres. Cendre et or, celui des banquiers suisses, sans lequel, selon l'auteur, des milliers de vies auraient été sauvées.
Le mal est en chacun de nous, et de soi disant résistants sont démasqués et se révèlent comme anciens nazis. Et, dit Eliette Abécassis, la frontière entre victime et bourreau n'est pas aussi nette qu'on le croit.
Curieux livre dont l'histoire n'a pas grand intérêt, mais truffé de considérations philosophiques cruciales, et de documents sur la période nazie, et de réflexions théologiques également.
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