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Critique de Eve-Yeshe


« C'est un beau roman, c'est une belle histoire, c'est une romance d'aujourd'hui », cette chanson résonnait dans ma tête en commençant à rédiger ma chronique… En fait, c'est plus compliqué…

C'est l'histoire d'une belle rencontre : leurs regards se sont croisés dans les couloirs de la Sorbonne, puis au secrétariat pour s'inscrire, ensuite ils ont discuté devant un café, puis dîner, et enfin, sont allés boire un verre, passant une partie de la nuit à se parler comme s'ils s'étaient toujours connus, alors qu'ils se rencontraient pour la première fois. Ils parlent de leurs auteurs préférés, Amélie regarde « Apostrophe », alors que Vincent préfère Michel Polac. Ils n'osent pas se toucher, ni s'embrasser, éducation rigide oblige…

Ayant du mal à se quitter, ils se donnent rendez-vous pour le lendemain.

Vincent arrive en avance, Amélie, qui manque de confiance en elle, tergiverse trop longtemps : rendez-vous raté, chacun va suivre sa trajectoire, se marier, avoir des enfants, se planter, mais se voiler la face.

Ils vont ainsi se rencontrer plusieurs fois, en une trentaine d'années, choisir des vies qui ne leur conviennent pas. Ils pensent, régulièrement l'un à l'autre mais n'écoutent pas leurs coeurs, leurs destins sont scellés et le pire, c'est qu'ils les ont scellés eux-mêmes.

Vincent s'est enfermé dans son travail, voyage beaucoup, gagne bien sa vie, mais l'argent…

L'auteur fait une allusion aux attentats du 11 septembre, car Vincent est à New-York, pas très loin des tours jumelles.

J'ai beaucoup aimé ce roman, plein de douceur et de tendresse, alors que Vincent et Amélie auraient peu devenir aigris, ils assument. Amélie a choisi le métier qu'elle voulait, elle a sa librairie, mais Vincent a dû faire le deuil de la musique pour obéir à un père intransigeant.

Il faut se libérer de ses chaînes pour prendre sa vie en mains et ne pas laisser le destin décider à notre place. Ces chaînes, elles peuvent être extérieures, à cause de la rigidité familiale, et elles peuvent être intérieures, car ce n'est pas parce qu'on a mis de la distance géographique avec ses parents qu'on est libéré du carcan de l'éducation.

Eliette Abecassis trace au passage un portrait de l'époque : celle de leur première rencontre, où on lisait beaucoup, les gens se parlaient, mais se perdaient plus facilement de vue, et l'époque actuelle, avec les réseaux sociaux, (on peut se retrouver plus facilement, c'est sûr !) les vies qui s'y étalent, les ventes de livres qui chutent car les gens ont les yeux rivés sur leur téléphone, smartphone et autres…

Je n'avais pas encore lu un roman d'Eliette Abecassis, j'avais tenté « Qumran » il y a longtemps, mais il m'était tombé des mains. J'en avais conclu que ce n'était pas une auteure qui me convenait. Peut-être que ce n'était simplement pas le bon moment ou pas le bon roman.

Je vais rattraper le temps perdu, c'est certain, car son écriture pleine de poésie m'a beaucoup touchée…

Ce livre a été une bouffée d'oxygène après des lectures assez dures.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m'ont permis de découvrir ce roman et de m'intéresser de plus près à son auteure.

#Nosrendezvous #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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