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Critique de Andromeda06


Dans la famille Mercier, il y a la fille, Jeanne, dans le coma depuis quatre ans. Et puis, il y a les vivants, qui gravitent autour. le père, Gilbert, homme d'affaires intransigeant, mâle dominant qui décide pour tout le monde parce qu'il sait mieux que tout le monde. La mère, Micheline, toujours bien mise, qui consacre son existence à son mari et ses filles, qui gère comme personne la maison et les repas. La soeur, Charlotte, qui tient un Resto avec son mari, qui ne marche pas des masses (le Resto comme le couple). Et pour finir, le mari, Jérôme, comédien et trop bohème aux yeux de son beau-père. Lorsque le Professeur Goossens convoque ce petit monde, chacun se doute de quoi il veut leur parler, le sujet revenant souvent sur le tapis : l'état de Jeanne ne s'améliore pas et ne s'améliorera sans doute jamais ; à ce stade, c'est de l'acharnement thérapeutique, il faut qu'ils se mettent d'accord pour la débrancher. Sauf que pas du tout, ce que Goossens leur révèle est juste impensable, une ignominie que je ne vous dévoilerai pas...

Les relations familiales étaient déjà branlantes, elles viennent de recevoir le coup de grâce...

Après le choc de cette révélation, vient le tour des suspicions, des doutes et des accusations. le moment est venu de rendre des comptes. Les rancoeurs sont exprimées à voix haute. le temps des reproches et de la vengeance a sonné.

Les souvenirs refont surface, avec les regrets et les remords, avec les secrets aussi, qu'on ne nous dévoile qu'au compte-gouttes. Les langues acerbes se délient, avec son quota de méchancetés et de vérités qui blessent. Chacun va en prendre pour son grade, chacun va leur en mettre plein la face.

Et nous, pauvres lecteurs, nous subissons les malheurs et les drames de cette famille, leurs paroles et gestes blessants. Nous nous retrouvons au coeur même d'une famille bien sous tout rapport, en apparence seulement, car il ne faut pas creuser longtemps pour comprendre qu'elle est totalement dysfonctionnelle. Nous sommes les témoins de ces liens qui se délitent, de ces secrets qui plombent les relations, de ces reproches et remords qui pourrissent l'ambiance.

Second livre de Barbara Abel que je lis, second uppercut qu'elle me met en pleine face.

C'est profondément noir, sans violence aucune, mais délétère et oppressant. J'aime ce genre d'atmosphère, qui maintient un niveau de tension tout du long, et où les derniers chapitres deviennent supplice.

L'autrice travaille ses personnages à la perfection. On aime à passer de l'un à l'autre et découvrir leurs secrets et leurs travers petit à petit. L'intrigue est rondement menée et tendue. Les vérités et secrets dévoilés au compte-gouttes réveillent progressivement la vraie personnalité des uns et des autres. Tout se précipite à la fin, en même temps que tout s'effondre pour les protagonistes. le dénouement est ironiquement amer et venimeux mais tellement bien pensé.

Et puis les chapitres courts et la plume dynamique de l'autrice donnent le rythme. Ce sont 500 petites pages qui se tournent à vitesse grand V et qu'on ne veut surtout pas lâcher avant d'en avoir lu le mot de la fin. Parfois, je suis bien contente d'être insomniaque !
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