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Critique de Ana_Kronik


Une lecture marrante. L'auteur devrait être scénariste de série télé!

Dans cette succession de scènes de la vie quotidienne, l'homme, à première vue, en prend pour son grade. Il est tellement maladroit, incapable de faire quoique ce soit de correct, qu'il en devient paradoxalement attachant.

Cependant, la femme, faussement idéalisée, n'en sort pas indemne non plus, loin de là. Certes, la principale protagoniste, celle qui partage la vie du narrateur, semble avoir tous les atouts pour elle: belle, intelligente, bien payée, organisée, elle pense à tout, et elle se tire haut la main de toutes les situations, malgré une charge mentale plus lourde que le rocher de Sisyphe.

Et pourtant, le premier bellâtre vendeur de bagnoles lui fourgue un énorme 4x4 toutes options. Elle devient hystérique lorsque ses copines lui racontent leurs histoires sentimentales. Elle a un rapport trouble avec sa peau, qu'elle nourrit, hydrate, énergise, vaporise. Extirper un point noir de la peau de son partenaire lui fait frôler l'orgasme. Bien sûr, elle trouve ses seins trop petits. Et quand il s'agit d'emmener sa progéniture jouer une demi-heure au square, elle remplit un sac de vivres pour un safari de quinze jours.

J'ai adoré l'interview de Mélanie Doutey dans Elle. On apprend qu'elle adore le thé de chez Mariage Frères, qu'elle boit deux litres d'eau par jour, et que grâce à sa grand-mère prof de yoga, elle a appris à respirer correctement!

Celle qui s'en tire le mieux, c'est la gamine. Normal: elle n'a encore que cinq ans. Mais n'en doutons pas, hélas, elle va grandir...
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