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Critique de Alfaric


Dan Abnett possède la double casquette romancier SFFF et auteur de comics… Il est donc très malin en nous plongeant d'un côté dans un univers de roman noir avec un héros inspiré du Raymond Burr de "L'Homme de fer" / "Ironside" (1967-1975), et d'un autre côté dans un univers à la 2000 AD avec un héros inspiré du Charles Xavier des "X-Men" ! ^^

Autant parler immédiatement du gros point noir du roman, à savoir qu'il est persuadé que les lecteurs de la trilogie "Ravenor" ont déjà lu la trilogie "Eisenhorn" et que donc il ne se donne pas la peine d'expliquer le pourquoi du comment pendant un sacré bout de temps. J'ai bien senti la tentation de rattraper le coup en faisant découvrir la team Ravenor aux lecteurs par les yeux du jeune Zael, mais l'auteur ne va pas au bout de ce qui aurait grandement faciliter la vie du lecteur.
Si vous vous compter un jour vous lancer dans ce cycle Dark SF, autant que je vous présente le truc :
L'inquisiteur Eisenhorn a coupé les ponts avec ses anciens collaborateurs, et c'est en présumant de sa mort que ses derniers ont rejoint l'équipe de l'inquisiteur Ravenor… En fait il n'est pas mort mais passé du Côté Obscur, du moins c'est la version officielle, car en fait SPOILER (insérez ici le bruit bien connu de la respiration artificielle d'un guerrier tout de noir vêtu ^^).
https://www.youtube.com/watch?v=c6bEs3dxjPg
Sauf que depuis les tragiques événements de M161 surnommés Atrocité de Thracian Primaris (l'équivalent des attentats du 11/09/01 dans l'univers WK40000), le prometteur enquêteur beau gosse a été brûlé au 3e degré et n'a survécu que mutilé et handicapé… Ce dernier poursuit donc sa carrière dans son caisson de survie à travers ses subordonnés à grands renforts pouvoirs psychiques amplifiés autant par les technologies autorisées de l'Imperium que par de réprouvées technologies extraterrestres…
J'appelle :
L'inquisiteur Ravenor, c'est Charles Xavier !
La psionique Patience Kys, c'est Psylocke !
Kara Swore, c'est Black Widow!
Zeph Mathuin, c'est Bishop !
Carl Thonius, c'est Gambit !
Harlon Hayl, c'est Cable !

Avec ce casting de luxe nous entrons donc dans le délectable univers de la supracoolitude !!!

C'est de la SF certes, mais c'est aussi et avant tout un roman policier, et c'est que ce j'ai lu de mieux dans le genre depuis pas mal de temps. Pas parce que le côté SF est plaisant, mais parce que c'est bien écrit et bien construit car on reprend les techniques du roman-feuilleton en alternant descriptions, dialogues aux petits oignons et coolissimes scènes d'action. Les descriptions se taillent d'ailleurs la part du lion, pourtant ce n'est jamais chiant car le but premier de l'auteur est d'immerger le lecteur dans un univers grimdark de bonne facture. du coup, malgré un quota bien rempli de scènes d'action on est très souvent à la frontière du roman d'ambiance…


On a une séquence prégénérique qui n'est pas sans rappeler celle de saga "Indiana Jones"… ^^
Flashback ou flashforward ? L'auteur se fait une joie de laisser planer le doute… ^^

Dans la première partie, intitulée "La Cité des brûlures", on investigue tous azimuts en secouant junkies, dealers, pauvres ères des bas-quartiers et nantis blasés des beaux quartiers… On touche du doigt la chronique sociale car force est de constater qu'on n'est pas loin de la réalité avec tous ces paumés victimes des délocalisations et de l'automatisation... Dan Abnett ne se refait pas et tout se finit en grosse scène d'action blockbusterienne entre les gladiateurs armées d'épées tronçonneuse et les créatures extraterrestres divers et variées du cirque impérial…

Dans la deuxième partie, intitulée "Le Quadrant de la chance", la team Ravenor remonte la piste des trafiquants de flects jusqu'au confins du système avec les agents du gouverneur dans les pattes. On fait escale dans un monde rural dédié à l'élevage qui tient à la dois du Sword & Planet et du Western (tout en tirant à boulet rouge sur le modèle agricole anglo-saxon tant vanté par les crevards qui ne pensent qu'au pognon), puis lors des marées de feu dans une station orbitale clandestine qui semble tout droit sortir de l'univers "Star Wars" (et à laquelle il ne manquait plus que Jabba the Hutt ! ^^)…

Dans la troisième partie, intitulée "Perdus corps et bien", après un gros twist l'auteur nous offre sur un plateau d'argent une formidable fusillade dans un vaisseau spatial en perdition d'environ 100 pages ! Par tous les dieux, qu'est-ce que c'était cool !!! Mais après un duel psychique de haute volée, le deus ex machina des familles qui met fin aux hostilités est vraiment cliché, et à l'arrivée tout s'achève par un « to be continued »…. Je te hais Dan Abnett, car maintenant je suis obligé de me jeter sur le tome 2 ! (je peste mollement certes ^^)


Un dernier mot sur la traduction travaillée de Nathalie Huet, parce que rien que le parler de Sholto Unwerth qui mélange argot et langage soutenu ce n'était pas de la tarte à retranscrire dans la langue de Molière… Evidemment ladite traduction a été battue en brèche par les hipsters VOphiles habituels (parmi lesquels on retrouve régulièrement les jalouses habituelles du petit milieu franco-français de la traduction).


Challenge Pavés 2015-2016 1/3
Lien : http://www.chemins-khatovar...
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