On a connu Dan Abnett plus inspiré... Il ne s'est pas cassé trois neurones dans cette aventure de Ravenor, l'ancien disciple d'Eisenhorn.
Si les aventures de l'inquisiteur Eisenhorn, corrompu à son insu par le Chaos, étaient un superbe feu d'artifices, celles de Ravenor font bien pâle figure. Le fait que le malheureux soit cloué dans une "chaise" roulante n'y est pour rien ; le psyker est suffisamment puissant pour emprunter ses jambes et ses muscles à n'importe qui. L'intrigue elle aussi n'était pas inintéressante. Ravenor enquête sur les flects, une espèce d'objets de contrebande qui provoque des hallucinations et des transes extatiques chez ceux qui les utilisent, et qui sont en fait des débris de verre venus d'un monde qui est demeuré prisonnier d'une tempête warp pendant trois-cent ans. Il y avait là matière à une belle plongée dans les milieux les plus divers de 40K.
Mais c'est dans le traitement que cela pèche. Un prologue dont on a peine à faire le lien avec le reste du roman ; une première partie poussive, très, trèèèèès longue à se mettre en place ; attention, ça décolle ensuite et... vlan, après une scène survoltée où ça tire et ça explose dans tous les sens, Dan Abnett se sort de la panade dans laquelle il s'est mis par une pirouette scénaristique. En gros, un personnage qui a reçu une balle dans la poitrine au début du désastre se lève en titubant, brise la nuque du grand méchant puis s'effondre, agonisant. Monsieur Abnett ! Vous, le roi des rebondissements échevelés mais ingénieux, étiez-vous ce jour-là tellement en panne d'inspiration ?
Ajoutez à cela une traduction qui donne envie de s'arracher les yeux pour les jeter en obole aux Puissances de la Ruine. Je m'en vais lire un autre Abnett pour oublier celui-là, tiens...
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