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Critique de SebastienFritsch


Une histoire qui aurait dû être touchante, mais dans laquelle tout semble un peu trop caricatural : les gentils sont tous pauvres, chômeurs, paumés et ont tous perdu quelqu'un de très proche dans un accident de la circulation ; les flics, les fonctionnaires de la préfecture, les banquiers sont tous des salauds et ça se lit sur leurs visages ; les décors sont tous sales, décrépis, sinistres, avec le papier peint qui se décolle et la peinture qui dégouline ; les réfugiés sont tous des braves types, serviables, et les plus braves et les plus serviables sont automatiquement ceux qui meurent. Cette caricature rend les personnages irréels et dessert donc le propos, a priori fort louable.
Par ailleurs, le style est plutôt agaçant, surtout par son désir d'inventer une nouvelle règle d'utilisation de la virgule : on a des tas d'énumérations dans lesquels les différents éléments qui constituent l'ensemble ne sont pas séparés par des virgules, sauf quand, de temps en temps, on en aperçoit une qui a survécu au carnage. En fait, pour être franc, ça m'énerve les gens qui pensent réinventer la littérature parce qu'ils balancent aux orties une règle de grammaire. Il faudrait leur expliquer que le génie littéraire n'est pas là. Qu'on peut accepter de se soumettre à de vieilles règles et apporter quand même quelque chose de nouveau. C'est en tout cas ce que je pense, très humblement.
En plus de ça, j'avoue être horripilé par les expressions toutes faites ou plutôt, les associations de mots utilisées déjà des milliers de fois et qui peuvent porter à croire que l'écrivain s'est laissé aller à la facilité, sans oser retravailler son texte. Ainsi, chez Olivier Adam, les murs sont "lépreux", les matelas sont "miteux", les visages sont "mangés" par la barbe, par le sourire, par des yeux trop grands. Cette expression-là, qui revient plusieurs fois, c'est sans doute l'association de mots la plus surfaite et la plus agaçante que je connaisse. Comme disait l'autre : le premier homme qui a comparé une femme à une rose était un poète ; le second était un imbécile. Alors, plutôt que dans le massacre des virgules, l'originalité aurait pu être recherchée dans les mots et les images employés, non ?
Sinon, le roman est pas mal pour son sujet et la sensibilisation qu'il permet sur le sort des réfugiés. Ah oui, au fait, ce n'est pas le sujet principal, en fin de compte. Oui, on le comprend à la fin. Même si on ne comprend pas trop le télescopage entre le thème des clandestins et celui de la folie d'une femme. Peut-être que le premier avait pour but de donner de la consistance (et un côté plus "attractif", plus "vendeur") au second ? Ceci dit avec un cynisme totalement assumé.
Lien : http://sebastienfritsch.cana..
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