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3.62/5 (sur 13761 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 12/07/1974
Biographie :

Olivier Adam est un écrivain français.

Il suit des études de gestion d'entreprises culturelles puis, après une pause de quelques années où il commence à écrire, il participe en 1999 à la création du festival littéraire "Les correspondances de Manosque". Pendant ses études il rencontre sa future compagne Karine Reysset (1974) et mère de ses enfants, écrivaine elle aussi.
En 2000, Olivier Adam publie aux éditions du Dilettante son premier roman, "Je vais bien ne t'en fais pas". Il signe ensuite avec les éditions de l'Olivier où il publie "A l'Ouest "(2001), "Poids léger" (2002), "Passer l'hiver" (recueil de nouvelles, Prix Goncourt de la Nouvelle 2004 et Prix des Éditeurs 2004), "Falaises" (2005) et "À l'abri de rien" (2007, Prix du Premier prix 2007 et favori du Prix Goncourt 2007). Entre-temps, en 2003, il devient directeur de collection aux éditions du Rouergue.
Parallèlement, Olivier Adam écrit aussi plusieurs ouvrages pour la jeunesse, publiés pour la plupart à l'École des Loisirs: "On ira voir la mer" (2002), "La Messe Anniversaire" (2003), "Sous la pluie" (2004), "Douanes" (2004, éditions Page à page) "Comme les doigts de la main" (2005) et "Le jour où j'ai cassé le château de Chambord" (2005). Il publie par ailleurs régulièrement des textes courts dans les revues littéraires et anime des ateliers d'écriture en milieu scolaire.
Des histoires plein la tête, Olivier Adam sort coup sur coup "Des vents contraires" (Prix RTL-Lire 2009) et "Le cœur régulier" (2010), tout en écrivant des ouvrages jeunesse, "Les Boulzoreilles", avec Euriel Dumait (2010) ou "Personne ne bouge" (2011). "Les lisières" est sorti à la rentrée littéraire 2012, un roman où le destin d'un homme croise celui de la France. En 2015, "Peine perdue", qui se penche sur vingt-deux personnages d'une station balnéaire de la Côte d'Azur, est finaliste du Prix des libraires.
Pour le cinéma, outre la co-scénarisation de ses romans ("Je vais bien ne t'en fais pas" adapté en 2006 par Philippe Lioret, "Poids léger" adapté en 2004 par Jean-Pierre Améris), Olivier Adam a co-signé les scénarios de "L'été indien" d'Alain Raoust (2007) et de "Maman est folle" de Jean-Pierre Améris (2007, téléfilm) et "Des vents contraires" (2011) de Jalil Lespert.
En 2018 paraît chez Flammarion "Chanson de la ville silencieuse". En 2020 et 2022 paraissent successivement "Tout peut s'oublier" et "Dessous les roses", puis "Mon cœur en cendres" en 2023. Il fait paraître en 2023 son premier recueil de poésie.
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Source : www.republique-des-lettres.fr
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Bibliographie de Olivier Adam   (47)Voir plus


Quelques questions à propos de Une partie de badminton 


16/10/2019

Après une parenthèse parisienne qui n’a pas tenu ses promesses, Paul Lerner, dont les derniers livres se sont peu vendus, revient piteusement en Bretagne où il accepte un poste de journaliste pour l’hebdomadaire local. Mais les ennuis ne tardent pas à le rattraper. Tandis que ce littoral qu’il croyait bien connaître se révèle moins paisible qu’il n’en a l’air, Paul voit sa vie conjugale et familiale brutalement mise à l’épreuve. Il était pourtant prévenu : un jour ou l’autre on doit négocier avec la loi de l’emmerdement maximum. Reste à disputer la partie le plus élégamment possible.

Ce n’est pas la première fois que vous prenez un écrivain comme personnage principal, pourquoi avez-vous choisi d’écrire cette fois-ci sur un auteur désillusionné dont les livres ne se vendent plus ?

Tous les cinq ans, j’ai recours à une sorte de double fictionnel, que je plonge dans de nouvelles aventures. Il s’appelle toujours Paul et vieillit avec moi. De fait, même s’il mène une autre vie que la mienne, il me ressemble beaucoup. Et bien sûr, il est écrivain. Ce sont des livres où je joue beaucoup avec la frontière entre fiction et vérité, où je pratique l’autodérision et met en scène certaines de mes angoisses, sans doute pour les conjurer. Au départ de ce livre il y a cette projection, cette hypothèse du futur. Un auteur qui a connu un certain succès et ne vend plus un livre, plus personne ne s’intéresse à ce qu’il écrit, ni la presse ni les lecteurs. C’est une version romanesque de la chanson d’Alain Souchon. Quand je serai KO… Mais plutôt que d’épiloguer sur les affres de l’échec, des hauts et des bas d’une « carrière » de romancier, ce qui m’intéresse, ce sont les potentialités de fiction que ça ouvre. (Philip Roth disait, à propos de son propre double fictionnel qu’il s’agissait de maintenir l’illusion de l’autobiographie pour mieux décupler les potentialités de la fiction.) Dans Une partie de badminton, ce sont les conséquences concrètes de cette désaffection pour ses livres que j’examine. Paul doit se reconvertir. Endosser le métier de journaliste local (ce qui ouvre la porte à des tas de rencontres, de possibilités d’intrigues). Déménager, alors que sa famille n’y tient pas plus que ça (et ça aura de nombreuses conséquences, plus ou moins graves, qui ouvrent autant de pistes narratives). Revenir dans la région qu’il avait quittée six ans plus tôt. Changer de vie tout en revenant sur ses pas.

Quelques points communs peuvent être trouvés entre vous et Paul Lerner (vous êtes tous les deux écrivains, vos romans ont également été adaptés au cinéma ...). Partagez-vous les angoisses de votre personnage concernant le milieu de l’édition ?

Paul Lerner a mon caractère, ma façon d’être et de penser, ma situation familiale et géographique, mon cercle amical, mon itinéraire. Il a écrit mes livres, scénarisé les films sur lesquels j’ai travaillé. Bien sûr il s’agit de me transformer en personnage. J’exagère certains aspects, j’en minore d’autres. Je dis parfois la vérité. Ou bien je la tords. Ou encore je mens comme un arracheur de dent. Je joue avec ça. Je m’amuse à le maltraiter, le malmener, je me moque de lui et donc de moi-même. Ce que je partage avec lui concernant le monde de l’édition c’est un constat : c’est dur de durer, on n’est jamais sûr de rien et surtout pas de l’avenir quand on vit de l’écriture. Et puis bien sûr tout le monde le voit en ce moment, il y a moins d’appétit pour la littérature contemporaine française. Les livres se vendent moins. Et on assiste à un phénomène de concentration extrême de ventes sur une poignée de titres, très médiatisés, « évènementiels ». Il n’y a plus ou presque de « livres du milieu », comme on parle de « cinéma du milieu ». Soit un roman connaît un très grand succès, soit c’est le silence. Il n’y a plus, ou de moins en moins, d’entre deux. Mais contrairement à lui, j’ai de la chance. Celle d’avoir un lectorat fidèle, peu sensible aux aléas de la réception critique et de la médiatisation. Je fais partie des meubles. Et c’est très bien comme ça.

Votre personnage Paul Lerner est confronté dans votre roman à ce qu’il prend pour une lectrice fanatique et obsessionnelle. En quoi ce genre de comportements intrusifs peut déstabiliser la vie d’un auteur ?

Il arrive que des lecteurs ou lectrices se reconnaissent tellement dans certains personnages que survient une forme de transfert. Ils se disent que l’auteur les comprend mieux que quiconque. Et que ça doit se vérifier en dehors des livres, dans la « vraie vie ». Ca peut parfois déraper. L’autre cas de figure, ce sont les lecteurs ou lectrices qui, à force de vous lire, et d’avoir accès à vos pensées les plus profondes, les plus secrètes, ont l’impression de vous connaître, d’entretenir un lien avec l’auteur qui dépasse celui d’un romancier à son lecteur. Là aussi, les choses se corsent quand ça devient une sorte d’obsession. C’est évidemment très déstabilisant d’être en permanence suivi, épié, harcelé. Pour l’auteur autant que pour son entourage. D’autant qu’en général les choses commencent par un simple échange. « J’aime beaucoup vos livres je m’y reconnais. » « Merci beaucoup. » Et puis il y a des situations vertigineuses, où le lecteur ou la lectrice qui vous piste commence à vous raconter sa vie, et celle-ci semble tout droit sortie de vos romans. Le phénomène d’identification peut parfois se muer en pure affabulation, en manipulation. Vous êtes pris à votre propre jeu. Il n’y a plus de frontière entre la vérité et la fiction. Le lecteur ou la lectrice devient un de vos personnages. Tout ça peut vite devenir très inquiétant.

En quête d’inspiration entre les paysages bretons et la vie de bobo parisien, votre personnage ne semble jamais être satisfait de l’endroit où il se trouve. Pensez-vous que l’environnement influence le travail de l’écrivain ?

Paul Lerner n’est jamais véritablement à sa place. Ni géographiquement (il hésite entre le centre et les bordures). Ni socialement (ce que j’appelle « la mélancolie du transfuge »). Mais cette indécision, cette indétermination est une chance. Il n’appartient à aucun milieu, ne peut revendiquer aucune « identité » territoriale. C’est un des buts de l’écriture. En tout cas me concernant. Ne pas se laisser réduire. Enfermer. Déterminer. D’ailleurs, être de nulle part, c’est avoir la chance de pouvoir se glisser partout, d’être à équidistance de tout univers, personnage, situation sociale, lieu etc. Ce qui est une grande force pour un romancier.
Pour autant, les lieux où l’on écrit et qu’on choisit pour décor ont évidemment une très grande importance. Je vis actuellement à Paris mais c’est en Bretagne que j’écris le mieux, que viennent les idées, que beaucoup des choses se débloquent. Et en ce qui concerne les lieux que je choisis de faire vivre dans mes romans, ils sont essentiels. Quand j’ai le lieu j’ai le livre. Un endroit c’est évidemment un décor, une lumière, une atmosphère, mais ce sont aussi des gens, des histoires, une sociologie, une façon à la fois particulière et collective d’être traversé par ce qui agite la société.

Les histoires de famille sont au cœur de votre livre, et votre personnage ne semble trouver le repos que lorsqu’il passe du temps avec ses enfants. Est-ce le retour à la famille qui permet une sérénité personnelle selon vous ?

Je n’ai pas d’avis sur la famille. On peut y puiser de la force, de l’amour. Ce peut être aussi le lieu le plus toxique qui soit. Un sacré nid de névroses et de douleurs tenaces. Si tous mes livres traitent de la famille c’est parce que je m’intéresse au commun. Aux expériences les plus partagées. Pour la plupart, nous grandissons au sein d’une famille. Et nous en fondons une. C’est le décor premier de nos vies. Si je choisis souvent de mettre en scène un couple avec deux enfants, c’est parce que ça reste la situation la plus commune. Par ailleurs, j’aime travailler sur la paternité. C’est un thème curieusement assez absent de la littérature, ou alors uniquement dans son versant « raté », « problématique » : le père absent qui « rate » ses enfants et essaie de se rattraper mais trop tard. Les atermoiements de l’homme face à la parentalité, etc. Tout ça m’intéresse assez peu. Mais il me semble que l’expérience paternelle est si essentielle dans nos vies qu’elle doit pouvoir être traitée littérairement. Avec ses bons côtés et ses difficultés. Dans ce roman Paul est très proche de ses enfants mais il a constamment peur pour eux, et il sent qu’ils grandissent. Il est déjà nostalgique. Ou nostalgique par anticipation. Et puis avec l’adolescence les relations changent. Il n’y a plus d’amour, de connexion inconditionnelle. On fait face à l’émancipation de ses enfants. On les voit soudain souffrir, se mettre en danger, s’éloigner de nous, etc. Ca occupe une grande place dans nos vies. Et mes livres ne parlent que de ça : la vie comme elle va, comme on la vit.

Vous imaginez un couple en crise, en proie aux secrets et aux dissimulations. Pensez-vous qu’il soit nécessaire de garder un jardin secret au sein du couple et que paradoxalement la vérité ne doit pas toujours être dévoilée ?

Chaque couple possède sa vérité. Son dosage de secrets et de partage. Mais même quand on croit tout partager, tout se dire, l’autre demeure inconnaissable. Quelque chose en lui continue à nous échapper, même après trente ans de mariage. Et c’est tant mieux. C’est ce qui maintient le mystère, l’attraction, la fascination.

Vos personnages évoluent dans un environnement sociétal très actuel : crise des migrants, montée des extrémismes, xénophobie... En quoi était-ce important pour vous d’ancrer votre roman dans ce contexte particulier ?

Dans la plupart des mes livres je cherche à concilier l’intime et le collectif. La petite et la grande histoire. Mes personnages ne vivent pas hors sol. La société et ses fractures, ses tensions, les percutent, comme chacun de nous. Personne ne vit en dehors de son environnement social, personne n’est imperméable au politique dans son sens premier, la vie de la cité. S’alimenter c’est politique. L’éducation des enfants, l’école, c’est politique. Se faire soigner, c’est politique, et ainsi de suite. Et nous sommes tous, en partie au moins, définis par la classe sociale dont nous sommes issus, puis par la place que nous occupons dans la société. Dans ce roman je voulais vraiment que le contexte actuel, les questions qui agitent la société entrent concrètement en collision avec la vie de Paul. Le menacent. Bousculent sa vie. Mettent en péril son emploi, sa sécurité, même. Dans pas mal de mes romans, j’’essaie d’identifier les grands thèmes qui vont cliver la société dans les années à venir. En 2012, avec Les Lisières, je parlais de cette France qu’on dit « périphérique », de son sentiment d’être à la fois majoritaire et oubliée, reléguée, déclassée, non représentée. De sa défiance envers les partis politiques traditionnels, les médias et les « élites » en général. Dans ce nouveau roman, je parle de deux lignes de fractures majeures de la société française. D’une part la friction entre écologie et emploi, préservation de l’environnement et politique sociale. D’autre part de la collision entre crispation identitaire et crise des réfugiés. Je pense que ce sont les deux thèmes qui structureront la vie politique dans les années à venir.



Quelques questions à propos de vos lectures


Quel est le livre qui vous a donné envie d`écrire ?

Capitale de la douleur, de Paul Eluard. J`ai commencé par lire, et écrire, de la poésie. Et puis ça m`est passé.



Quel est l`auteur qui vous a donné envie d`arrêter d`écrire (par ses qualités exceptionnelles...) ?

Aucun. Ou tous ceux que j`admire. Mais si je tentais de me comparer aux auteurs que j`aime, je n`aurais jamais écrit la moindre ligne. Ceci dit, savoir que Zlatan existe ou que Pelé a existé n`empêche personne de jouer au ballon dans son jardin…



Quelle est votre première grande découverte littéraire ?

Victor Hugo. Pas très original mais quand même, Les Misérables, quand vous avez onze ou douze ans, ça claque.



Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?

Les nouvelles de Raymond Carver. Sinon, Les Trois Brigands de Tomi Ungerer et tout Claude Ponti, mais ça, c`est parce que j`ai deux enfants et qu`il faut les endormir chaque soir…



Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?

Celui de cet ami que je viens de croiser et à qui j`ai assuré que je le trouvais magnifique.



Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?

Le bonheur des tristes, de Luc Dietrich.



Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?

Le marquis de Sade.



Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?

"Il faut porter sa lumière dans les ténèbres. Personne ne le fera pour nous." Charles Bukowski.



Et en ce moment que lisez-vous ?

Le nouveau livre d’Arnaud Cathrine, Andrew est plus beau que toi avec the Anonymous Project, chez Flammarion.


Découvrez Une partie de badminton   d`Olivier Adam aux éditions Flammarion



Entretien réalisé par Maïlys Le Chêne



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Après la terre, l'eau et l'air, découvrez le feu. « Mon coeur en cendres » d'Olivier Adam est désormais disponible en librairie ! Un roman sur l'éveil des sens, l'amour et la mort entre sessions de surf et fêtes ardentes d'un été sauvage.

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Je sais le poids des morts. Et je sais le mauvais sort. Je sais la perte et le saccage, le goût du sang, les années perdues et celles qui coulent entre les doigts. Je connais la profondeur des sables, j'en ai éprouvé la résistance, la matière meuble, équivoque. Je sais que rien n'est fiable, que tout se défait, se fissure et se brise, que tout fane et que tout meurt. La vie abîme les vivants et personne, jamais, ne recolle les morceaux, ni ne les ramasse.
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On ne sait jamais rien de ce qui se noue entre les êtres, eux-mêmes souvent l'ignorent, et le découvrent en se perdant.
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Nos vies sont les mêmes. Nos vies se débattent, crient dans la nuit, hurlent et tremblent de peur. Infiniment nous cherchons un abri. Un lieu où le vent siffle moins fort. Un endroit où aller. Et cet abri est un visage, et ce visage nous suffit.
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Olivier Adam
"Paris, le 12 mai 2020
Mon cher, ma chère compatriote,
Je t’admire, tu sais. Oh oui comme je t’admire. A toi, on ne la fait pas, hein ? Tu connais tout du dessous des cartes, n’est-ce pas ? Qui nous ment et ce qu’on nous cache. Qui tire les ficelles et à qui profite le crime. En toutes choses, tu sais ce qu’il faut faire. Ce qu’il aurait fallu. Ce qu’il faudra. Tes compétences sont sans limite. L’étendue de ton savoir est infinie. Ton instinct infaillible.
Je t’ai connu économiste, sociologue, historien, juge, procureur, scénariste, sélectionneur de l’équipe de foot.
Je te découvre ces jours-ci virologue, épidémiologiste, spécialiste de la gestion de crise sanitaire et des pandémies. Vraiment tu m’impressionnes. Je te lis dans les journaux et sur les réseaux sociaux. Je t’écoute à la radio, à la télévision et dans la queue chez le maraîcher, dans les allées du G20.
Et comme je t’envie. Comme ce doit être grisant de tout savoir sur tout et d’avoir toujours raison. D’avoir des réponses si simples à tant de questions si complexes – et parfois le contraire. D’être expert en tant de disciplines. De toujours savoir qui incriminer. Qui croire et qui condamner. De redresser tant de torts. De déjouer tant de complots. De déciller tant de naïfs. De détenir la vérité et de l’avoir confisquée une fois pour toute à ceux qui ne la méritent pas.
A ceux qui ne savent pas s’en servir. Les hésitants. Les indécis. Les pointilleux. Ceux qui ne savent pas toujours.
Qui se demandent. A qui il semble. A qui il faut des preuves. Qui questionnent. Tempèrent. Disent ce n’est pas si simple. Coupent les cheveux en quatre. Les apôtres de la nuance. Les maniaques de l’objection. Ces pleutres qui n’éructent pas sur les réseaux sociaux. Ne signent pas de tribunes ou de posts incendiaires, pleins de rage, péremptoires et justes par conséquent. Justes par définition. Justes par la loi de celui ou de celle qui gueule le plus fort. Ces lâches qui ne donnent pas leur avis sur tout à la télé, à la radio, sur les réseaux, au café, en famille, entre amis. Et s’abstiennent, les imbéciles, de se prononcer sur de sujets qu’ils ne maîtrisent pas. De condamner sans preuve. Ces gens qui doutent, comme les chantait Anne Sylvestre. Et qui rechignent à décréter.
Oh tu les connais ceux là. Ils t’ont toujours bien fait marrer ces rabat-joies, à parler si bas, à retourner une question en tous sens avant de formuler une hypothèse. A parfois penser contre eux-mêmes. A se défier des fausses évidences. Des conclusions hâtives. Des anathèmes. Ces ergoteurs. Heureusement ils sont minoritaires. Ou bien ils se planquent. Ont déserté les réseaux, les plateaux, les cafés des certitudes. Se taisent pendant les réunions de famille. Heureusement.
Manquerait plus qu’ils viennent plomber l’ambiance avec leurs scrupules, leurs nuances, leurs réserves, leurs objections
Manquerait plus qu’ils t’empêchent d’avoir raison en toute choses et tout le temps. Et de le faire savoir en gueulant.
Allez. Je te laisse. Je retourne à mes doutes, à mes hésitations, à mes incompétences. "
Olivier Adam
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Elle était ma mère, après tout. Elle lisait en moi comme dans un livre. Du moins c’est ce qu’elle aimait croire et dire.

Page 21, Robert Laffont, 2018.
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Personne n’a envie de mourir. Tout le monde veut vivre. Seulement, à certaines périodes de notre vie, ça devient juste impossible.

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(Mais) il y a, paradoxalement, chez certaines femmes moins attentive à leur apparence que dans le milieu où j'avais évolué toutes ces années, une façon de s'habiller, de ne se maquiller qu'à peine, de n'avoir jamais recours aux UV aux pommades vendues à prix d'or à la chirurgie, de boire de l'alcool, de fumer comme bon leur semble, de manger ce qu'il leur plaît de manger et de ne jamais faire de sport, de sortir le soir, de lire des livres, de penser, d'aimer la musique, le cinéma, la danse ou le théâtre, qui les garde éternellement jeunes et irradiant d'une beauté autre, parfois usée mais sans artifice.
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Ce qu'on oublie n'existe pas. Ce qui s'efface de nos cerveaux s'efface aussi de nos corps, de notre sang, de notre vie, ne laisse aucune trace, ne creuse aucune empreinte, sinon celle d'un vide absolu, vertigineux et froid.
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Le deuil n'existe pas. On se souvient.
On se souviendra toujours de tout.
Dans les moindres détails.

Bertrand Betsch
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C'est le problème avec la vie. (…) La nôtre est toujours trop étriquée, et celle à laquelle on voudrait prétendre est trop grande pour simplement se la figurer. La somme des possibles, c'est l'infini qui revient à zéro.
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