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Critique de Rodin_Marcel


Adam Olivier - "A l'abri de rien" – éd. de l'Olivier, 2007 (ISBN 978-2757810033)

Ecrit à la forme "je" incarnant l'héroïne principale, Marie, ce récit prend pour cadre le drame engendré par l'afflux constant et intarissable, entre 1999 et 2002, de milliers de pauvres hères en provenance du Tiers-Monde, attirés là par l'entrée du tunnel sous la Manche leur laissant espérer un passage facile vers l'Angleterre. Cet afflux prit une telle ampleur qu'il fallut construire un camp dit "de réfugiés", puisque la plupart d'entre eux (il s'agissait quasi exclusivement d'hommes entre vingt et trente ans) excipaient de persécutions politiques dans leur pays d'origine pour demander un statut de réfugié, alors qu'il s'agissait généralement d'immigrés sans papier, en quête (tout à fait légitime) d'un emploi. le Royaume-Uni avait d'abord pratiqué une politique d'accès facile, puis –devant la vague sans cesse croissante – décidé de refuser l'accès à son territoire : ces pauvres gens se trouvèrent alors coincés en France, après avoir pour la plupart été rançonnés, pillés, dévalisés par des passeurs sans aucun scrupule, de leur propre pays.

L'auteur met donc en scène cette héroïne, Marie, une femme d'une trentaine d'années, mariée à un brave gars occupant un modeste emploi de camionneur, mère de deux enfants assez jeunes, issue d'un milieu très très modeste, fragilisée par la mort accidentelle de sa soeur aînée, déboussolée suite à la perte de son emploi de caissière. Suite à une rencontre inopinée avec l'un de ces réfugiés, elle se jette à corps perdu dans une activité d'assistance à ces malheureux, délaisse sa propre famille, se comporte bizarrement…

Le roman est incontestablement bien écrit, il y a un certain souffle. Malheureusement, certains éléments viennent gâcher la narration, comme par exemple la mise en scène de policiers carrément proches des SS nazis s'il faut en croire l'auteur (tabassage, rafles, policiers vicieux, chiens féroces, rien n'y manque), ou – à l'inverse – ce personnage de femme qui héberge une bonne dizaine de réfugiés chez elle depuis qu'elle est veuve. Même s'ils se battent parfois entre eux, les réfugiés sont "les gentils", les policiers et les voisins sont "les méchants" sans nuance.
Un roman qui conserve hélas toute son actualité, à l'heure (2015) où le flux des migrants en provenance de pays en guerre (Moyen-Orient) ou sous dictature féroce (Erythrée) ne cesse d'augmenter.
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