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Critique de daniel_dz


Je découvre ici l'auteur belge Gérard Adam, né près de Dinant en 1946. Si je ne me trompe pas, il avait un peu plus de 40 ans lorsqu'il a publié son premier roman. Il a ensuite alterné nouvelles et romans, publiés en majorité chez Luce Wilquin, une maison d'édition belge dont nous avons pleuré la fermeture en 2019. Gérard Adam n'est pas le premier à se lancer dans l'écriture sur un tard, mais avant cela, il n'était ni journaliste ni prof de français: il était médecin militaire, bien actif car il participé à plusieurs missions à l'étranger, en Afrique et en Bosnie. En 2007, il a lancé avec Spomenka Džumhur les éditions M.E.O. (Monde-Edition-Ouverture), dont un des objectifs est de publier des traductions d'auteurs des Balkans (Croatie, Bosnie-Herzégovine, etc.).

« La passion selon Saint-Mars » n'a rien d'exotique, du moins pour les Belges. L'histoire se passe dans un petit village du sud de la Belgique, que l'auteur a imaginé traversé par un sentier de Grande randonnée, rehaussé d'une vieille église romane et appauvri par la fermeture de ses carrières. Un décor bien belge.

Parmi les habitués du café du village, on retrouve entre autres Stanislas, le curé (polonais, les vocations se font rares, par chez nous), et Socrate, l'instituteur qui ne manque pas de lui opposer son athéisme. Ils se chamaillent gentiment. Ambiance à la Don Camillo et Peppone, mais plus philosophique que politique, je dirais.

Voilà qu'un jour, quelqu'un lance l'idée de mettre en scène une Passion, dont le scénario sera écrit par Socrate. Les villageois participent avec enthousiasme mais ne parviennent pas à décider lequel d'entre eux jouera le rôle de Jésus. C'est alors qu'un étranger, Jess, tombe du ciel pour sauver la situation, tout en pimentant la vie du village, comme je vous le laisse le découvrir.

Les chapitres alternent le récit de la préparation du spectacle et les dialogues de ses différentes scènes. Je lis que certains lecteurs n'ont pas accroché à cette structure, mais personnellement, j'y ai pris un certain plaisir. Cela contribue à plonger le lecteur dans une ambiance de bonhommie villageoise assez attendrissante. L'univers est proche de celui d'Armel Job, je dirais, avec un petit côté démodé qui n'est pas pour me déplaire. Gérard Adam n'atteint pas la finesse de Maître Job, du moins dans ce livre-ci, je ne connais pas encore les autres. Je ne vous inciterai donc pas à le placer tout en haut de votre pile. Mais je mettrai tout de même en évidence quelques pages d'histoire religieuse bien intéressantes. Socrate commente la passion de Jésus de manière « désacralisée » en donnant un bel éclairage sur les différents groupes qui se partageaient la scène politico-religieuse à l'époque.

Je terminerai en remerciant la Maison Losseau, qui m'a offert ce roman, comme une belle surprise en récompense de ma bonne réponse à un quizz à l'issue de ma visite de ce magnifique bâtiment montois. Sur sa façade, seules les ferronneries du portail vous laisseront deviner que l'intérieur recèle une décoration Art Nouveau somptueuse ! Je vous incite à découvrir cette maison trop peu connue. Et peut-être en profiterez-vous pour passer au Mundaneum, qui se situe dans la même rue, ou pour visiter, un peu plus loin, l'exposition que le BAM consacre pour l'instant à Fernando Botero. La maison Losseau abrite également le Secteur Littérature de la Province de Hainaut.
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