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Critique de viou1108_aka_voyagesaufildespages


Il était une fois Clothaire, vieux fermier solitaire, qui avait décidé de se "mettre à parler dans un livre", pour tenir la promesse qu'il avait faite à un ami mourant. Clothaire n'est pas un héros, non, loin de là, mais il en a, des choses à raconter, "des choses exceptionnelles et légendaires, des sortilèges et des maléfices", qui se passent dans son pays "tout remuant de mystères nocturnes". En l'occurrence, il se donne pour mission de nous "expliquer sans détours l'histoire de Reine, de Tristan, des Berluet et du petit monde qui s'était dessiné dans un passé pas bien lointain, entièrement disparu aujourd'hui".
Or donc, nous faisons connaissance avec Alphonse et Nathalie Berluet, couple de fermiers dans lequel Madame fait tourner la marmite – de bon gré – tandis que son inventeur fou de mari bricole un engin censé volant, lourd et énorme, dont le baptême de l'air est prévu dans quelques jours. Puis nous rencontrons un autre couple, Tristan et Reine, laquelle est sous l'emprise d'un sort qui l'oblige à donner toujours plus d'argent à son bourreau pour conserver sa sublime beauté.
Dans son parler simple de paysan, le vieux Clothaire nous raconte ces deux couples et ces deux quêtes, celle de la jeunesse et de l'amour éternels et celle de voler comme les oiseaux. "Et si ce n'est pas une histoire d'amour, [il veut] bien être étendu sur l'heure".
Sous les auspices d'Eros et d'Icare, "Le fusil à pétales" est une histoire tendre et cocasse, imprégnée de merveilleux chevaleresque, à la fois roman de terroir et geste médiévale romantique. Parce qu'il y en a, de l'amour, dans cette histoire, et aussi de l'amitié à la vie à la mort, et de la solidarité, même si cela contrarie Dame Morale. Avec des personnages attachants et émouvants, on oscille sans cesse entre réalisme et imaginaire, naïveté et subtilité. Un joli conte profond et poétique, où la nature affleure à toutes les pages : "une entière complicité de toutes les choses de la terre [...]. Ça commençait dans les racines, à l'étage où les larves et les germes bouillonnent, et ça finissait très haut dans le ciel dépouillé, quelque part où l'oeil ne pouvait distinguer qu'un plafond de cobalt". A lire et à ressentir.
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