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Critique de Annette55


Voici un ouvrage lu d'une traite, à la fois grisant et intrigant , fascinant et déstabilisant dont je dois la découverte, l'achat et la lecture à Cecile que je ne remercierai jamais assez......
Son billet alléchant m'a convaincue ...
Cela m'a fait penser à un film de Claude Chabrol mais bon, je me trompe peut- être, c'est mon côté addictif à ses réalisations ....plutôt du Alfred Hitchcock ....à vrai dire ...
La blonde , douce , soignée et jolie Anaïs , ses trois enfants. Paul et Maurice , la petite Yolande et son mari traducteur Quentin viennent d'emménager à Champleure , un coin reculé de campagne, pas loin des friches entourant l'ancien village victime de l'épidémie de peste en 1709, une terre putride et noire d'où ne poussent que " les fleurs de la mort" , terre dont personne ne voudra jamais ....
Le charme de ce roman dont bien sûr , je ne dévoilerai rien, vient de la force de l'écriture à l'efficacité redoutable ..

Chaque mot minutieusement choisi y a sa place , un travail d'orfèvre !

La langue est riche et précise sans oublier la description de somptueux paysages qui parlent à nos sens : les serpents et les failles,... Les ravines et ornières, les fissures, les cordes et les blocs de schiste, les grottes, les jardins noirs .....
Le côté dérangeant, déstabilisant et insolite provient de la vision du voisin, qui passe son temps à guetter le linge d'Anaïs, dont les petites culottes de soie volent au vent au grand dam de sa femme à laquelle il pense :
" Ah! Ça la gêne que je porte le regard sur ces minces triangles de tissu vaporeux, dans lesquels elle pourrait tout au plus glisser un gros orteil . "
Ce couple de fermiers relativement âgés, curieux et seuls , à l'affût, elle, adepte de ragots de caniveau , curieuse, envieuse de la beauté, lui, revenu de tout, qui peut demeurer deux heures à son poste à guetter la gracieuse silhouette d' Anaïs, derrière les fenêtres éclairées.
" le temps est suspendu et un pesant ennui écrase la terre . "
" Il guette Anaïs comme le chasseur désarmé à l'affût se contente d'un battement d'ailes . "
C'est une histoire incroyable entre fantastique, observation incessante , voyeurisme , contes et légendes ardennaises telle celle de " l'enfaon".
Plus on avance dans le récit plus on est indécis . 'Parallèlement le récit trés maîtrisé nous plonge dans un univers tout à fait particulier où rien n'a l'air de se passer et pourtant ..

Le lecteur est bluffé , ébloui par cette attente jusqu'à la fin entre tension psychologique , ambiguïté , surprise , fantasme, réalisme désabusé et splendeur des paysages !
Un petit bijou de lecture, passionnant , vite lu mais que l'on va conserver longtemps en mémoire !
Merci beaucoup à Cécile de m'avoir fait découvrir André - Marcel Adamek .
Et vive la littérature Belge !


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