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Critique de itculture


Le sujet est intéressant. Suivre l'itinéraire d'un jeune éditeur français en Algérie en 1936 qui a connu et édité Albert Camus, rencontré Saint Exupéry, qui a été « l'inventeur » de la quatrième de couverture des livres, promet un parcours attachant ! Edmond Charlot pour le nommer, né le 15 février 1915 à Alger, mort le 10 avril 2004 à Béziers, libraire et éditeur à Alger, Paris et Pézenas, a donc publié les premiers livres d'Albert Camus mais aussi de Jules Roy, Max-Pol Fouchet, Albert Cossery, Emmanuel Roblès, etc. Il aura connu bien des déboires sur la terre algérienne puis française pendant la 2ème guerre mondiale, puis celle d'Algérie où sa librairie a été plastiquée par l'OAS. Un homme passionné, certainement passionnant et presque oublié ! Donc l'idée de le sortir des archives était louable, et celle d'écrire un roman sur le devenir de la petite boutique-librairie transformée en commerce de beignets, était totalement plausible au vu des événements passés, et des transformations des intérêts du public. Sachant qu'en réalité l'échoppe devenue aujourd'hui une annexe de la bibliothèque nationale existe toujours à Alger, 2 bis rue Hamani. Oui, mais …
Mon reproche concerne essentiellement la construction de son roman. Dans des paragraphes entiers, elle y intègre des faits accablants de la colonisation sur la population indigène (oui, la colonisation est inacceptable, partout où elle a eu lieu) : la participation des algériens aux combats en 40-45 ; le sacrifice des soldats ; le massacre de Sétif en 1945, (en effet, inexcusable pour les forces françaises) ; l'autre massacre des algériens à Paris en 1961 quand Maurice Papon (de sinistre renom), était ministre de l'intérieur ; cette phrase répétée : « la Mère Patrie n'oubliera pas au jour de la victoire, tout ce qu'elle doit à ses enfants de l'Afrique du Nord » ; sa personnalisation de l'Algérie quand elle dit « nous » à plusieurs reprises à propos des algériens dans leur combat légitime : p132, p169, p193. Elle n'est pas historienne, et le mélange des genres rompt l'harmonie et la force de ce roman- récit qui aurait gagné en attention si elle y avait ajouté les témoignages recueillis près des proches de Edmond Charlot, encore vivants et plus développé la psychologie de celui-ci.
Dommage.
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