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EAN : 9782260007074
204 pages
Julliard (30/10/1992)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
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Ma traductrice m'a tuer…
Un livre étrange, en tout cas, au gout étrange à mon palais.
Déjà... impossible de trouver une meilleure image de couverture, impossible de l'agrandir. Il va falloir sortir une loupe!

Posons rapidement l'intrigue qui tient sur un timbre poste :
Une jeune-femme, d'origine Toscane et fille d'un antifasciste autrefois persécuté, arrive dans sa belle-famille sicilienne.

On voit assez facilement où l'auteur veut en venir. C'est une sorte de « Bienvenue chez les Chtis » à l'envers, le Nord va vers la Sud. D'un côté la Toscane, le Nord chic de l'Italie. le berceau des Arts et des Lettres. de l'autre, la Sicile, son univers déjanté, ses traditions incompréhensibles, son vocabulaire bizarre.

Evidemment, le thème est glissant. On peut envisager le traiter à la manière du film susmentionné (repris d'ailleurs en Italie avec une opposition Milan vers Région de Naples). On s'attend donc aux scènes convenues, et à se taper sur les cuisses, en pensant : « Quels ballots ces Siciliens, tout de même ». On peut aussi envisager la non compréhension et le heurt des cultures.
En fait, il ne se passe rien de tout cela.

Tout au long de ce livre l'auteure reste en retrait du théâtre de marionettes, dans un poste d'observatrice. Autour d'elle se presse la microsociété sicilienne représentée par la famille de son mari, lui-même se tenant à mille lieues de la représentation théâtrale.

J'ai trouvé étonnant cette posture qui consiste à ne s'impliquer en rien. A rester sur la touche et à juger autrui. A examiner un groupe de ses contemporains à la manière d'un ethnologue, ou même pire à la manière d'une laborantine.
J'ai l'impression que Luisa Adorno n'a pas enlevé une seule fois ses gants de latex en écrivant son livre.

J'ai été étonnée du manque d'incarnation de ce récit, dont le ton détaché –presque mesquin- pourrait cependant témoigner du dégout que ressentent les gens du Nord pour les Marocains (Italiens du Sud). Plus méprisés encore quand ils occupent des charges (le beau-père est Préfet).
Je trouve cependant cette posture peu glorieuse, parce que ce refus de donner de la vie à sa narration aseptise la narratrice elle-même. J'ai envie de dire « la pauvrette »:
Elle se marie avec un homme envers qui, elle ne mentionne même pas l'ombre d'un sentiment. Durant les 203 pages de son récit, jamais elle n'échange avec ce pauvre gars un petit baiser de rien du tout, un regard n'importe comment, un signe peu importe lequel. Elle finit par se retrouver enceinte –par l'opération du Saint Esprit, je suppose-, et passe une grossesse sans la moindre sensation. Accouche sans s'en apercevoir.

Pas de corps pour Luisa Adorno. Pas d'âme non plus dans son roman. Et pour moi quand il n'y a « ni viande, ni jus », je reste sur ma faim.

Et ce n'est pas tout. Il y a la traduction.
J'ai même failli penser à un moment, que tout le problème venait de là. Que l'âme était dans la musique, dans les mots.( Il faudrait que je lise la VO.) Et que Madame Angélique LEVI avait massacré ce texte. La langue de cet ouvrage est tellement indigente que j'ai pensé que cette Angélique Lévi était une copine des éditions Julliard et qu'elle ne savait dire que Buongiorno, et encore avec l'accent français. J'ai donc été vérifier et que nenni. Cette dame possède ses lettres. Et en nombre.

Alors ? Je n'y comprends rien.

Je n'invente pas:
« Froid il fait, disait la préfète d'une voix sans émotion. Il faut mettre un châle ! » et elle restait assise à regarder les premiers lamparos s'allumer dans le lointain. le fauteuil d'Adorno gémissait de satisfaction.

« Il faut mettre un châle ! » répétait-il se rejetant en arrière pour mieux offrir à la brise son corps abandonné dans son pyjama qui respirait. Et dans sa bouche l'affirmation était déjà un doux souvenir.

Plus loin:
-Alors vous pouvez laisser tomber les anchois.

-Les anchois nous on le donnons parce qu'elles y ont droit, précisa- t-elle sur le ton d'un délégué syndical, la morue, nous on le donnons parce que nous voulons bien.

(ben ouais)

Ou encore
-… la maison il l'a laissée à sa femme
-A sa femme il l'a laissée ?
-Oui, mais moi je lui ai fait procès.
-… procès tu lui as fait ?

(j'ai l'impression d'entre parler Missa dans la Guerre des Etoiles)

« Par un après-midi de fête, parmi les détonations d'une procession et le cliquètement solitaire d'une machine à écrire, à la préfecture, ma fille naquit dans la chambre d'amis. » Quand je vous le disais…

Je vous passe un paragraphe, où la toscane ne sait pas ce que sont des « arrancini » alors que tout le monde sait bien que ce sont des boulettes de riz panées et frites. Spécialité siciliennes. L'auteur ne le sait pas… et pire que tout, la traductrice nous traduit « arrancini » en « orangettes » du mot à mot, ce qui ne veut plus rien dire du tout. Est-ce qu'elle traduirait Aïoli ? Choucroute, Couscous.
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