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Critique de JimmyCz


Ouvrage philosophique centré sur la grande interrogation posée lors de la lecture de Bartleby. Quel est le sens de la tournure particulière de cette phrase si souvent répétée par le copiste de Melville : Je préfèrerais ne pas.
Plusieurs prismes d'étude sont donc à envisager :
le prisme logique : ne pas préférer c'est finalement ne pas choisir, c'est considérer que moi sujet je ne puis décider s'il faut ou s'il ne faut pas.
C'est ensuite annihiler le libre arbitre, c'est décréter que le sujet n'a finalement pas d'incidence sur l'action.
C'est déclarer que de toute façon comme le démontre Aristote la proposition peut ou ne pas être n'infirme pas le principe de non contradiction et demeure nécessairement vrai. de fait le non choix laisse possible toute alternative.
C'est signifier comme le démontre Leibniz dans sa théodicée que ce n'est pas lorsqu'un choix est à faire que l'événement e produit, la choix est déjà fait.

D'un point de vue philosophique à la fois sceptique et stoïcienne et existentialiste.
Sceptique car ne pas choisir c'est décider que rien ne doit advenir de son choix et donc en nier la validité et la pertinence.
Cela conduit même au nihilisme si on en nie le sens.
Stoïcienne car finalement, le refus du choix pour constater l'absence de rôle décisionnaire du sujet face à l'ordre des choses laisse penser que seule la vision du monde importe.
Existentialiste car Bartleby copiste qui ne créé pas, disparait refuse sa place dans le monde allant même jusqu'à se nier en tant que sujet au long du récit.

Analyse courte mais riche et assez complexe, Agamben dresse une argumentation complète du récit de Melville dans un style soutenu et agréable.
Porte d'entrée de l'oeuvre d'Agamben c'est aussi une étude nécessaire de celle de Melville.
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