Avec «
Agence tous crimes », Alain Sobra (
Marc Agapit) fit une entrée remarquée dans le domaine du roman d'angoisse. Ce qualificatif transversal couvre à la fois ici, la structure d'un récit fantastique, policier ou d'horreur à partir de l'assez classique amnésie du héros. Il est remarquablement écrit à la premier personne et nous permet de suivre Jacqueline Vermot, une vieille fille qui va donc tenter de remonter le fil d'une vie totalement effacée de sa mémoire.
Alors que le roman avance, cette vie en apparence toute simple va se peler comme un oignon, laissant ses peaux d'horreur, de crimes, de luxure, de jalousie, de veulerie, ses fantasmes... se révéler peu à peu au lecteur. Conscient de l'incohérence du récit ce dernier en accuse l'écrivain malhabile, forcement médiocre puisqu'il oeuvre dans une collection populaire et dans un genre mineur pour finalement se rendre compte que ce qu'il a jugé boiteux, se retrouve cohérent et qu'il doit donc comme son héroïne s'obliger à reconstruire tout le fil apparent du récit.
Remarquablement bâti psychologiquement, d'une efficacité redoutable par sa fluidité, «
Agence tous crimes » confirme la valeur d'
Adrien Sobra, romancier qui mérite de sortir de son long « purgatoire »…
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