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Critique de Maldoror


Apprendre l'oenologie grâce à des japonais, c'est un coup à ce que la Veuve Clicquot se retourne dans sa tombe. Découvrir les vignobles français grâce à un manga, un truc avec des petits mickeys d'outre-pacifique qui se lit à l'envers, on est dans la transgression la plus totale. Un coup à faire dessaouler direct toute une salle de garde d'un hôpital du Finistère un soir de Noël. Et pourquoi pas un cocktail beaujolais / saké pendant qu'on y est ! Ou du Sauternes goût wasabi ! Après on s'étonne que nos meilleurs châteaux (Lagrange, Beychevelle…) soient rachetés par des japonais. Marine ça urge ! En tout cas, j'ai entendu dire que le traducteur et l'éditeur français de l'ouvrage devraient être définitivement interdits de toute postulation à l'Académie française et de tout prix littéraire, voire mis à l'index par Babelio, pour haute trahison.
Il faut ajouter à cela qu'il s'agit d'une forme éhontée de bafouage de la loi Evin puisqu'il assure la promotion de l'alcool auprès de populations vulnérables que sont les adolescents friands des mangas. Il n'existe en effet dans le livre aucune mise en garde particulière ni de restrictions d'âge ou autre. En outre, on croit rêver : les éditeurs ont organisé un concours auprès de leurs lecteurs permettant de gagner 50 bouteilles de vin ! L'ensemble de cette vaste manipulation est d'autant plus pervers que l'histoire est palpitante, se poursuit au-delà de ce premier tome et doit très probablement durer sur les 22 que compte l'oeuvre. Il y a donc un effet à long terme, une lente instillation de cette culture et des pratiques associées. Quel pourrait donc être le bilan d'une telle lecture ? 22 tomes, 35 cuites, 1/2 coma éthylique et pour finir 1 début de cirrhose ? Après qu'on ne s'étonne plus de l'expansion des pratiques de binge drinking chez nos gentilles têtes blondes !

Et pourtant, malgré tout cela, pour les oenolphabètes comme l'humble vermisseau que je suis, il faut admettre qu'un tel livre a un véritable intérêt. Je dois même honteusement avouer qu'il m'a plu ! (Aïe ! Non, pas sur la tête ! Pitié ! Mon petit crane se ressent encore des récents abus de shochu et d'umeshu du réveillon.) Je plaide donc coupable, mais ayant eu une enfance malheureuse (mon père et ma mère ne buvaient pas), je demande les circonstances atténuantes. En effet, mon indigence culturelle viticole a fait que j'ai appris un tas de trucs. Ainsi par exemple, j'ignorais que nous avions en Bourgogne un vrai dieu des vignobles, la réincarnation de Bacchus en personne, Henri Jayer, connu jusqu'aux fins fonds de l'Orient. Il est ainsi plaisant de voir qu'une part de notre culture (celle des grands crus, pas du gros qui tache) fait rêver aussi loin. de quoi faire poser beaucoup de questions aux buveurs d'eau de mon espèce !

À consommer sans modération !
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