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Citations sur La liste de l'écrivain (11)

Ne vous trompez pas sur la puissance du récit, répond l’auteur. La littérature est sans doute ce qu’il y a de plus vrai dans un monde où le mensonge est omniprésent. Un livre d’histoire a une part de subjectivité cachée, sous le couvert de l’objectivité. On le voit bien avec les versions parfois totalement différentes d’un même événement selon l’historien qui le décrit.
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- Mais de quoi me parlez-vous ? Je ne comprends rien…
Depuis une dizaine de minutes, Frank French est au téléphone avec Edwin Lee. En plein océan Atlantique, calé sur le siège de la timonerie, alors que le Molokai avance plein ouest à neuf nœuds, sous grand-voile et génois réglés pour un vent de trois quarts arrière, sur une mer animée par une houle longue et confortable, l’auteur lui explique sa théorie. Et dire qu’elle paraît surréaliste à l’agent spécial est bien au-dessous de la réalité. Il hallucine :
- Alors, pour vous, ils sont juste « sortis » de vos livres ?
- C’est évident, non ?
- Non, justement.
- Mais regardez les noms, leurs histoires, leurs méthodes, tout colle !
- On peut surtout en conclure qu’ils ont lu vos livres. Les plagiaires, vous avez déjà entendu parler ? Et puis, vous savez bien que ce n’est pas possible, on n’est pas à Poudlard ou dans Stranger Things. On est dans la vraie vie, ici. Un monde où, quand quelqu’un est tué, il y a du sang partout et une odeur de mort. Alors, proposez-moi autre chose que des tueurs de papier.
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- Il écrit bien ?
- Oui, pas mal. Il a créé ce personnage de flic, Jim Fergus, et il a une autre particularité : la mer a une grande importance dans presque tous ses romans. Soit en fond de l’histoire, soit parce que les meurtres sont commis à bord de bateaux. Sans doute parce qu’il a passé l’essentiel de sa vie sur des bateaux.
- Intéressant… Un nouveau lien avec nos affaires…
- J’ai l’impression aussi que c’est une manière de se détacher d’une zone géographique précise. Il peut inventer sans se soucier de la réalité. Si tu écris sur Los Angeles, Paris ou Tokyo, tu as intérêt à connaître ces villes pour éviter que le lecteur ne te signale des erreurs… En mer, sur une embarcation, c’est plus simple. Et quand il a besoin d’une ville, il a trouvé la solution : il en a inventé une. Je suppose qu’il n’a pas voulu se fâcher avec une vraie communauté, la fiction est plus facile. Un peu comme la Gotham City des Batman…
- Et elle s’appelle comment, sa ville imaginaire ?
- Nauruan.
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Lorsqu’il s’agit de jouer aux apprentis sorciers, l’humain fait montre d’une imagination sans limite. L’argument généralement avancé est : « On peut le faire » ; rarement suivi de la simple question : « Mais doit-on le faire ? »
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- C’est hallucinant… Vous êtes sûr de ce que vous avancez ?
- Oui, monsieur. Nous avons tout vérifié, et nous pensons qu’il y a encore des trous, des inconnues qui nous ont échappé. Mais ce qui est écrit, c’est du cent pour cent sûr.
Peters lit à voix haute :
- Sur les six derniers jours, cinq personnes arrêtées suite à des homicides sur le territoire américain ont donné Nauruan comme ville de naissance et Lebel Tenet comme avocat… C’est invraisemblable… Et combien de victimes au total ?
- Douze… Dans quatre États différents.
- Dingue…
- Nous avons cherché des liens entre eux, et pour l’instant nous ne voyons que Nauruan, une ville qui n’existe pas, et Lebel Tenet, un avocat qui n’existe pas non plus. On cherche encore, bien sûr. Mais leurs discours sont tellement étranges que ce n’est pas évident, sans aucune identité confirmée. Nous dépendons de ce qu’ils nous indiquent.
- Il va falloir que l’on remonte ces informations à Washington. Nous avons un problème qui dépasse très largement Los Angeles et la Californie.
Frank French ne peut qu’approuver.
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Il neige sur Davos, et le petit village est comme un joyau préservé au milieu de l’écrin des Alpes suisses. Nombre d’invités du Forum pour le climat sont désormais arrivés, avec un peu d’avance, et les avions commencent à s’aligner sur les parkings des aéroports de Zurich et de Saint-Moritz, les plus proches de la station. La plupart des passagers ont utilisé l’hélicoptère jusqu’à leur destination finale. On y attend encore des VIP, mais le programme ne dépend pas de quelques personnalités, et c’est le moment du discours inaugural. Debbie Kolkanov, la fondatrice du Forum, monte à la tribune. Cette Américaine d’origine ukrainienne n’était pas connue avant d’annoncer le lancement de son événement. Mais l’adhésion a été rapide, étant donné le concept : « Davos pour le climat ». Comment résister, alors que l’urgence environnementale s’impose à tous, que les dégâts du changement climatique se chiffrent en centaines de milliards de dollars, frappant désormais aussi bien les pays en voie de développement que les plus riches économies de la planète ?
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La procureure approuve :
- Je vais passer un coup de fil au juge Landlon pour lui expliquer la situation. Je m’en occupe. Mais faites bien attention à la procédure : il faut qu’on la respecte à la lettre, car un avocat expérimenté va se régaler devant un tel dossier. Nous ne pouvons pas juger quelqu’un sans identité. Il faut que vous trouviez vite qui il est. Et d’où il vient.
Peters regarde Frank French. Les deux hommes savent que ce qu’on leur demande est un exploit : prouver l’existence légale de quelqu’un qui existe physiquement, incarcéré sous bonne garde, mais n’est, officiellement, et pour le moment, « personne »…
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- Vous avez aussi dit que vous veniez du pénitencier de Jailrock.
- Oui.
- Alors, arrêtez de nous raconter des conneries, monsieur Machin.
- Otto Callac.
- Machin. Je vous appellerai Machin tant que je ne saurai pas avec certitude qui vous êtes. Et Jailrock, c’est une blague ? Une référence à la chanson d’Elvis Presley, « Jailhouse Rock » ?
- C’est n’importe quoi, s’amuse Callac. Je ne connais pas cette chanson, mais surtout pourquoi mentirais-je là-dessus ?
- Vous ne connaissez pas Elvis ?
- Non. Quelle importance ?
- Je ne sais pas, et j’ai besoin de comprendre.
- Comprendre quoi ? Je n’ai rien à cacher. Je n’ai rien à perdre : je suis déjà condamné à mort, que pouvez-vous me faire de plus ? Rien. Tout ce que je vous ai dit est vrai.
- À quelques détails près, monsieur Machin. Comme le fait qu’il n’y a jamais eu d’Edgar J. Callac dans l’armée américaine, en tout cas pas au XXe ni au XXIe siècle, qu’on ne trouve aucun élu du nom de Bill G. Grosver ni de ville s’appelant Nauruan, pas plus que de prison Jailrock, et qu’en plus vous ne savez pas qui est Elvis… Alors je répète ma question : qui êtes-vous ?
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La salle est pleine, et Edwin Lee en profite. Il adore ces moments avec les lecteurs. Ce soir de printemps, plus d’une centaine de personnes s’entassent dans une librairie de la pointe de la Bretagne face à cet homme de quarante-neuf ans, qui en fait dix de moins. C’est la première fois qu’il y vient, et peut-être la dernière : un auteur américain dont le total des ventes dépasse les cent quatre-vingts millions d’exemplaires se contente souvent des capitales lorsqu’il voyage en Europe. Là où il peut être invité sur les plateaux de télévision. Rarement dans une ville moyenne excentrée comme Brest. Edwin avait cependant plusieurs raisons de venir jusqu’ici. D’abord, la curiosité de son fils pour les îles du Ponant, Molène, Sein et Ouessant, dont sa grand-mère bretonne, exilée aux États-Unis, lui a souvent parlé. Ensuite, sa propre curiosité pour cette cité qui détient le record de France de livres lus par habitant. Enfin, le port, le dernier avant New York, où il a tranquillement pu terminer la préparation de son voilier, baptisé Molokai, du nom de la petite île de l’archipel d’Hawaï sur laquelle il est né.
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Otto s’en amuse. Ils devraient le savoir : une arme à feu laisse des traces, comme des douilles au sol et une balle dans la victime. Même des résidus de poudre sur les mains. Alors, pourquoi utiliser de tels outils ? Pourquoi signaler son acte avec tant de fracas ? D’où vient ce besoin de spectaculaire ? Au risque de ne pouvoir mener son projet à bien. Otto Callac pense à tout cela en essuyant lentement son couteau sur le bas de la robe de Jill Wilson. Qui ne dit rien. Jill Wilson est morte. Il n’a fallu qu’un coup à son agresseur pour lui prendre la vie. Un seul, bien ajusté. Puis il en a porté d’autres, un peu dans le désordre, sans trop se contrôler, pour marquer les esprits de ceux qui la découvriraient. Une sorte de signature. Mais elle ne sentait déjà plus rien.
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